Les pays et territoires qui encouragent la liberté économique sont plus susceptibles de connaître la prospérité que ceux qui l'entravent, indique un rapport préparé pour le compte du quotidien financier The Wall Street Journal et du groupe de réflexion de tendance conservatrice Heritage Foundation.
Selon l'indice de liberté économique de ce rapport, il existe une forte corrélation entre la liberté économique et les bons résultats économiques d'un pays ainsi que les possibilités économiques ouvertes à sa population.
Publié ce mois-ci, le rapport du Wall Street Journal et de la fondation Heritage classe 157 pays et territoires en fonction de 10 mesures de liberté économique : création d'entreprise, politique commerciale, budgétaire et monétaire, investissements, secteur financier, liberté syndicale ainsi qu'intervention de l'État, droit de la propriété intellectuelle et corruption.
Le cinquième des pays et territoires où la liberté économique est la plus grande ont en moyenne un revenu par habitant cinq fois plus élevé que celui du cinquième des pays et territoires où cette liberté est la plus faible. Les pays où la libéralisation de l'économie est la plus importante ont aussi un faible taux de chômage et d'inflation.
Par ailleurs, selon les auteurs du rapport, un fort taux de croissance du produit intérieur brut semble contribuer à l'accroissement de la liberté économique. Les données recueillies depuis quatorze ans aux fins de l'établissement de cet indice montrent que les pays et les territoires qui créent un climat favorable aux entreprises et qui ouvrent leur économie connaissent une accélération de leur taux de croissance.
Le président de la fondation Kauffman (qui a pour mission de favoriser l'esprit d'entreprise), M. Carl Schramm, a déclaré qu'une bonne politique macro-économique, l'accélération de l'évolution économique et le dynamisme des entreprises étaient essentiels à l'innovation.
C'est à Hongkong, à Singapour, en Irlande, en Australie et aux États-Unis que la liberté économique est la plus grande, et c'est en Birmanie, en Libye, au Zimbabwe et en Corée du Nord qu'elle est la plus faible. La moitié des 20 pays où la liberté économique est la plus grande se trouvent en Europe. Leur nombre est aussi important dans le continent américain. Toutefois, la liberté économique s'est amoindrie en Amérique latine en raison de l'abandon par certains pays de l'économie de marché ou de l'interruption des réformes économiques dans d'autres pays.
Trois pays, l'Égypte, Maurice et la Mongolie, ont obtenu un meilleur classement cette année que l'an dernier.
En général, la liberté économique dans le monde est à peu près au même niveau que l'an dernier, qui avait été l'un des plus élevés depuis l'établissement de cet indice, malgré la nouvelle ampleur des sentiments protectionnistes, la menace du terrorisme, la hausse des cours du pétrole et du gaz naturel et les inquiétudes relatives au réchauffement climatique, a indiqué l'un des coauteurs du rapport, Mme Mary O'Grady, qui est membre du comité de rédaction du Wall Street Journal.
En moyenne, les pays et territoires qui ont fait l'objet de cette étude ont reçu les notes les plus fortes en ce qui concerne les libertés budgétaire, monétaire
et commerciale et les plus faibles en matière de propriété intellectuelle et de lutte contre la corruption. Selon le rapport, la plupart des pays ont grand besoin d'adopter des réformes
fiscales.
La moitié des 20 économies les plus libres du monde se trouve en Europe, la seule région où la plupart des pays penchent vers la liberté, selon l'Indice de liberté économique 2008, publié chaque année depuis 14 ans par The Wall Street Journal et le think tank néo-conservateur, The Heritage Foundation.
Le nouvel indice classe le niveau européen global de liberté économique à 66,8 (sur une échelle à 100 points dans laquelle un score plus élevé représente une plus grande liberté). C'est bien plus que la moyenne mondiale (60,3) et cela fait de l'Europe la région la plus libre du monde, du point de vue économique. Son succès se base nombre de facteurs: "Des institutions de marché libre vastes et établies depuis fort longtemps ont généré des scores supérieurs à la moyenne pour l'Europe dans huit des dix libertés économiques mesurées", rapportent les rédacteurs en chef de l'indice, Edwin Feulner, Kim Holmes et Mary Anastasia O'Grady.
Cependant, certains problèmes persistent. Un interventionnisme gouvernemental persistant est "venu s'ajouter à des subventions déformatrices dans de nombreux pays d'Europe et entrave le potentiel de croissance de la région européenne", avertissent-ils. Cette année, l'Irlande arrive en tête du classement régional et se classe troisième au classement mondial. Elle est rejointe par la Suisse au Top 10 mondial (2e au niveau de la région Europe, 9e au classement mondial) et la Grande-Bretagne (3e au niveau de la région et 10e mondialement). Mais le fantôme du communisme hante toujours l'Europe. La Russie et la Biélorussie sont des économies "réprimées".
Globalement, l'indice de 21 des économies européennes a augmenté alors que celui de 20 autres économies a régressé.
Pour calculer l'indice, ses rédacteurs ont mesuré 157 pays en fonction de 10 facteurs spécifiques de liberté économique. Plus le score est élevé, moins il y a interférence de la part du gouvernement. Tous les pays ont été évalués sur une échelle allant de 0 à 100. Les 10 libertés mesurées sont les suivantes :
- la liberté des entreprises,
- la liberté de commerce,
- la liberté fiscale,
- la taille des pouvoirs publics,
- la liberté monétaire,
- la liberté des investissements,
- la liberté financière,
- la liberté de propriété,
- la liberté de la corruption
- la liberté de la main d'oeuvre.
Au niveau mondial, la note moyenne accordée à la liberté économique s'est en grande partie maintenue "tout en ne progressant plus lentement que ce que l'on aurait
pu espérer", écrivent les rédacteurs. Sur les 157 pays classés, seuls sept se classent "libres" (un score de 80 ou plus). Vingt-trois autres pays sont "en grande partie libres" (70 à 79,9).
(avec )Par Prometheus remerciement pour cette dernière partie mauve.