Tous les français se sont un jour posé la question en voyant grimper le prix de l'essence à la pompe: jusqu'où et jusqu'à quand pourront-ils se le permettre? Question de prix et question d'approvisionnement. Et s'ils ont des enfants ou des adolescents dans la voiture, l'avenir de la planète les préoccupe aussi. Cela dit, pas seulement s'ils ont des enfants, les préoccupations environnementales sont aujourd'hui le lot de tous.

La révolution du vent
Dans ce contexte, lorsqu'on voit une éolienne se profiler dans le paysage, on lui trouve un attrait et des vertus écologiques que Don Quichotte n'aurait jamais imaginés. Le légendaire chevalier errant aurait encore moins pu concevoir le potentiel économique de ces moulins.
Aujourd'hui en Espagne, l'éolien couvre plus de 10 % de l'approvisionnement en électricité. Ce qui était d'abord un moyen d'assurer une plus grande indépendance énergétique s'est avéré un outil de développement économique durable et, de plus en plus, un label de qualité. Les turbines et les aérogénérateurs espagnols sont parmi les plus performants au monde. L'Espagne a donc connu au cours des dix dernières années une véritable révolution du vent.
Les vertus controversées du nucléaire
De l'autre côté des Pyrénées, ce ne sont pas des éoliennes qui meublent le paysage, mais plutôt d'énormes centrales nucléaires. Elles ont fait leur entrée en France il y a plus de 50 ans. Et, comme en Espagne, on en a fait une question d'indépendance. Militaire d'abord, énergétique ensuite. Il a fallu des années pour que le nucléaire se débarrasse vraiment de son treillis militaire pour se présenter de plus en plus comme une source d'énergie propre.
Un parcours qui a été et qui reste difficile et controversé, tous n'étant pas convaincus des vertus vertes et pacifiques du nucléaire. Cela dit, les besoins énergétiques de pays aussi différents que les États-Unis, la Chine ou l'Inde sont tels que le nucléaire pourrait s'avérer la meilleure façon de conjuguer environnement et développement.
Gaz: pas dans ma cour
Mais les énergies fossiles n'ont pas dit leur dernier mot. On devra sans doute débourser davantage pour exploiter le pétrole ou les sables bitumineux, et on pourra compter sur le gaz pour des générations à venir.
Cependant, dans le cas du gaz, il faudra non seulement composer avec des sources d'approvisionnement situées dans des pays instables politiquement, mais elles seront de plus en plus éloignées. Le gaz qui chauffera nos maisons, nos hôpitaux et nos écoles arrivera par bateau. Il faudra le liquéfier pour pouvoir le transporter d'aussi loin. Ce sera du GNL, du gaz naturel liquéfié. Qui dit bateau dit port et terminal méthanier.
Le syndrome du « pas dans ma cour » va peut-être tranquillement céder sa place au BANANA (Build Absolutely Nothing Anywhere Near Anyone). Ne rien construire, nulle part ou près de qui que ce soit. Les combats des citoyens de Québec ou de Cacouna, ou encore ceux des résidents de la côte ouest canadienne contre l'installation de terminaux méthaniers trouvent également leur écho en France, notamment dans la presqu'ile du Médoc ou j'habite, un conflit ouvert sur le port du Verdon s/mer. On se mobilise aussi en Normandie contre un projet de terminal, même si ce sont les Français qui ont construit le plus grand méthanier au monde et que Saint-Nazaire abrite le plus important port méthanier d'Europe.
Pour connaître les solutions que des géants comme la Chine ou l'Inde devront trouver pour faire face au défi énergétique et maintenir leur rythme de développement, nous avons fait appel à des économistes, à des politicologues et même à un météorologue. En effet, il n'est pas dit que les changements climatiques ne nous obligeront pas à revoir entièrement nos modes de consommation énergétique.
La révolution du vent en Espagne
De retour du Vénézuéla(vacances toussaint 2007), j'ai atterri près de Madrid, repris la voiture direction la France. L'Espagne que de changement, du modernisme allié à la tradition. Forte de ses
contrastes, nous tombons sous le charme. Arrivant dans les provinces juxtant Pampelune, vous découvrez comme sur la photo ci-haut des hauts de colline arboré d'éoliennes. Elles se fondent dans ce
paysage désertique et ne gêne d'aucunement manière les habitants, qui ces derniers sont soit dans des vallées avec un village pittoresque, ou les tradition sont respectées, soit au sein d'une
autre vallée ou l'on peut apercevoir ces grandes ailes qui sur le coup vont se confondre avec un village, voire nouvelle ville futuriste. L'Espagne est belle et se développe, pendant que chez
nous, on se lamente dans notre cloisement franco-français du non à l'Europe libérale (qui soit dit en passant ne l'est pas, alors imaginons les mentalités à changer dans notre beau pays à
l'exception culturelle).
L'Espagne connaît en ce moment une véritable révolution dans le domaine de l'éolien. Classée deuxième au monde, derrière l'Allemagne, en matière de capacité de production, l'Espagne est passée
d'environ 200 mégawatts de production d'énergie éolienne en 2000 à près de 12 000 mégawatts l'an dernier, soit environ 10 % de sa production totale en électricité.
Mais en Espagne, l'éolien n'est pas qu'une source d'énergie propre et renouvelable. C'est aussi un outil de développement économique important et un des secteurs industriels les plus dynamiques de l'économie nationale. Le pays compte aujourd'hui parmi les plus importantes entreprises de la planète dans le domaine de l'éolien.
Comment l'Espagne a-t-elle réussi à conquérir cette position? Comment entend-elle demeurer un chef de file dans ce domaine en pleine croissance?Dernièrement elle vient d'aider le royaume du Maroc pour le financement d'un parc éoliens sur leur territoire à Tanger (province).
À l'ombre des manifestations
L'énergie nucléaire semble connaître un regain d'intérêt un peu partout dans le monde. Pourtant, en France - le pays du nucléaire - cette source d'énergie et la construction de nouvelles centrales restent très controversées.
Même si la France produit aujourd'hui plus de 75 % de son électricité à partir du nucléaire, les opposants ne désarment pas. Dans l'Hexagone, où nucléaire est synonyme d'électricité, même la
construction du nouveau réacteur EPR ultramoderne de troisième génération à Flamanville, en Normandie, doit se faire dans l'ombre des manifestations.
À l'aube d'une renaissance
L'industrie nucléaire française est en pleine ébullition. À l'heure de préoccupations grandissantes face aux changements climatiques et aux émissions de gaz à effet de serre, bon nombre d'experts parlent de la renaissance de cette industrie.
GNL et ports méthaniers
C'est une certitude, le gaz naturel va continuer d'occuper une place très importante dans l'horizon énergétique. Mais cette ressource ne sera pas toujours à portée de main. En Amérique du Nord, les gazoducs fonctionnent à pleine capacité pour l'instant. À plus long terme, on sait que les réserves accessibles du bassin sédimentaire du Bouclier canadien sont limitées.
Résultat: les approvisionnements vont inévitablement venir d'endroits de plus en plus éloignés. Ce qui veut dire que l'avenir du gaz, c'est la liquéfaction, donc le transport par bateau du GNL (gaz naturel liquéfié). Et qui dit bateau dit port méthanier. D'ailleurs, pas moins d'une soixantaine de projets de ports méthaniers sont actuellement à l'étude un peu partout en Amérique du Nord.
Cela dit, c'est en France où s'illustre l'avenir du GNL. Le plus grand méthanier de la planète, le Provalys, est français. Et le plus important terminal méthanier d'Europe est en Bretagne. Mais en France comme ailleurs, le phénomène « pas dans ma cour » est omniprésent. On ne veut pas de nouveaux terminaux méthaniers dans l'Hexagone.
Les promesses des palmeraies indonésiennes

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L'Indonésie est le 2e producteur d'huile de palme au monde. L'huile de palme est tirée des plantations de palmiers à Bornéo et à Sumatra. Ces plantations font des ravages. On coupe et, surtout, on brûle la forêt pour faire place à ces plantations. Or, la forêt tropicale indonésienne est la 3e en importance sur Terre.
La déforestation fait en sorte que les tourbières s'assèchent, libèrent du CO2 et brûlent. Cela provoque des incendies majeurs en Indonésie. Cette déforestation et ces feux font de l'Indonésie le 3e émetteur de CO2 au monde, après les États-Unis et la Chine, avant le Brésil.
L'huile de palme est utilisée dans le secteur de l'alimentation et des cosmétiques, mais l'avenir se trouve dans les biocarburants. Des raffineries sont construites un peu partout sur le territoire. Le gouvernement indonésien a d'ambitieux projets d'expansion des plantations de palmiers à huile. Les prix augmentent sans cesse. Cette escalade devrait se poursuivre, car la plupart des pays veulent accroître l'utilisation des biocarburants. Par exemple, l'Europe veut que les biocarburants comptent pour 20 % de la consommation d'énergie d'ici 2020.

Osons et libèrons nos énergies, sachons les maîtriser
mais surtout développons-nous
Source et références: OCDE et WP
Remerciements à Carole Graveline (CA)
- The Wind PowerBase de données sur les éoliennes et parcs éoliens