La population urbaine atteindra 4,9 milliards sur un total de 8 milliards d'êtres humains en 2030, et cette urbanisation galopante touchera surtout les pays en développement.
C'est ce qu'indique le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) dans un rapport publié mercredi.

L'agence onusienne dénonce les politiques adoptées par des gouvernements de ces pays pour freiner le mouvement irréversible des populations vers les centres urbains, en refusant par exemple de
fournir de l'eau et de l'électricité dans les bidonvilles. Selon elle, de telles pratiques « ont tout simplement pour effet d'accroître la pauvreté et la dégradation de
l'environnement ».

L'UNFPA considère, au contraire, que l'exode rural donne l'occasion aux États d'offrir aux populations un accès aux infrastructures et aux services de base à des coûts réduits. Ainsi, bien
qu'elles soient des « foyers de concentration de la pauvreté, les villes offrent aussi le meilleur espoir d'échapper à celle-ci ».
Pour régulariser la croissance urbaine, le rapport de l'UNFPA suggère de permettre aux femmes d'éviter des grossesses non désirées, en faisant notamment la promotion de l'égalité des sexes et en fournissant des moyens suffisants de contraception. Il propose aussi de faire en sorte que les pauvres aient un logement sûr et une adresse légale afin de les aider à s'insérer dans l'activité économique.

L'UNFPA prévoit qu'en 2030, 81 % de la population urbaine mondiale vivra dans les pays en développement, dont 70 % en Afrique et en Asie. « Ce sont les pauvres qui alimenteront
dans une grande mesure la croissance urbaine à venir », prévient l'agence de l'ONU.
Photo: AFP/Sajjad Hussain
Un bidonville en périphérie de Bombay, en Inde
Une étude publiée récemment par l'Institut national d'études démographiques indiquait aussi que, depuis 50 ans, la population des villes a augmenté beaucoup plus rapidement dans les pays pauvres que dans les pays riches.
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Je suis citadin, tu es rural !
Plus de 50 % des terriens vivent en ville, selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (INED) rendue publique mercredi. Citant des chiffres de l'ONU dans son bulletin Population et sociétés, l'INED indique que 3,3 milliards d'êtres humains sont des citadins. Il y a un siècle, un habitant de la planète sur dix habitait en ville. Ils n'étaient même pas trois sur dix en 1950.
Les continents les plus urbanisés Les continents les plus urbanisés en 2007 sont:
Les trois quarts de leur population habitent dans les centres urbains. Par contre, l'Afrique et l'Asie comptent encore une majorité de ruraux. Depuis 50 ans, la population des villes augmente beaucoup plus rapidement dans les pays pauvres que dans les pays riches. La croissance annuelle des populations urbaines est de 4,3 % en Afrique, contre 1,2 % en Europe. Elle a été rapide aussi en Asie (3,4 %) et en Amérique latine (3,3 %). Les mégapoles ont septuplé Le nombre de mégapoles, les villes qui comptent plus de 10 millions d'habitants, s'est multiplié par sept depuis 40 ans. Il y en avait trois en 1975:
En 2005, leur nombre est passé à 20, dont les plus peuplées sont:
La majorité des villes (15 sur 20 ) de plus de 10 millions d'habitants sont situées dans des pays en voie de développement. La Chine en compte deux, Shanghai et Pékin, tandis que l'Inde en a trois: outre Bombay et New Delhi, il y a Calcutta. Le nombre de villes comptant de 500 000 à 10 millions d'habitants a doublé en 20 ans. Tendance irréversible L'urbanisation continuera de croître, surtout en Afrique et en Asie. Les projections pour 2015 sont vertigineuses. Dans huit ans, la population de la ville de Tokyo devrait atteindre 35,5 millions de personnes. Celle de Bombay 21,9 millions d'habitants, ce qui en fera la deuxième ville en nombre d'habitants sur Terre. En 2030, les villes accueilleront six êtres humains sur dix, ou cinq milliards de citadins sur une population globale de plus de 8 milliards de personnes. L'Afrique et l'Asie, continents les plus peuplés, devraient alors compter une majorité de citadins. Nombreuses questions L'urbanisation incite l'auteur de l'étude, Jacques Véron, à poser certaines questions comme celle du conflit entre urbanisation et développement. Il voit des signes de ce conflit dans:
Il écrit: « Alors que l'urbanisation est historiquement un des moteurs du progrès économique et social, la forte croissance urbaine actuelle dans les pays du Sud, avec les difficultés de logements, d'emploi ou de transport qu'elle engendre, semble au contraire ralentir leur développement. » |