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La perspective d'une croissance française robuste confortée

par Alain Genestine 10 Mai 2007, 14:34 Travail et Economie



Nicolas Sarkozy va prendre ses fonctions dans une conjoncture économique favorable, comme le confirment les statistiques de la production industrielle et du commerce extérieur.

Mais les économistes estiment que le début de l'année devrait marquer un pic de croissance pour la France.

 La perspective d'une croissance française robuste confortée

Nicolas Sarkozy va prendre ses fonctions dans une conjoncture économique favorable, comme le confirment les statistiques de la production industrielle et du commerce extérieur. /Photo d'archives/REUTERS/Régis Duvignau - ©

La production industrielle de la France n'a certes progressé que de 0,2% en mars mais son fort rebond du mois de février a été révisé en hausse à +1,2% (contre +1,1% en première estimation), selon les données publiées jeudi par l'Insee.

La production manufacturière (hors énergie et agroalimentaire) a baissé de 0,1% mais après une progression elle aussi revue en hausse à +1,5% le mois précédent (+1,4% en première estimation). Les 36 économistes interrogés par Reuters s'attendaient en moyenne à une augmentation de 0,3% de la production industrielle français en mars.

"Bien que le chiffre soit inférieur au consensus, ce n'est pas une si mauvaise nouvelle. C'est en effet la première fois que la production industrielle connaît deux mois consécutifs de hausse. L'industrie consolide sur les niveaux acquis", a souligné Jean-Christophe Caffet, économiste chez Natixis.

"Sur l'ensemble de premier trimestre, l'industrie a vu son activité s'accroître de 1%, soit le meilleur résultat depuis fin 2004. Hors énergie et industries agroalimentaires, on n'avait pas fait mieux depuis le premier trimestre 2004", renchérit Alexander Law, économiste à l'institut Xerfi.

Parallèlement, le déficit des échanges extérieurs de la France s'est nettement contracté au mois de mars revenant à 1,65 milliard d'euros contre 2,35 milliards le mois précédent, selon les données publiées par les Douanes.

Sur l'ensemble du premier trimestre, le déficit commercial atteint 6,4 milliards d'euros en baisse par rapport au 6,8 milliards enregistrés pour la période correspondante de 2006.

"Ce repli est en grande partie imputable à la baisse en valeur des produits énergétiques", en liaison avec l'appréciation de l'euro qui a plus que compensé la hausse des cours du pétrole, explique Nicolas Bouzou, du bureau d'analyse indépendant Asterès.

DOUBLE CHOC

Bonne tenue de la production industrielle et amélioration du commerce extérieur devraient contribuer à une "bonne surprise" sur les chiffres de la croissance au premier trimestre, estiment plusieurs économistes.

"La situation de l'économie française au premier trimestre apparaît très robuste", relève Guillaume Menuet, économiste chez Merrill Lynch.

"L'activité industrielle s'est nettement accélérée au premier trimestre. Cela devrait se traduire par une croissance du PIB de l'ordre de 0.8% sur le premier trimestre (3.2% en taux annualisé)", estime Philippe Waechter, économiste chez Natixis Asset Management.

Le ministre de l'Economie et des Finances a dit s'attendre à une croissance de 2,5% à 3% en rythme annualisé aux premier et deuxième trimestres.

"Je vous avais dit que la fourchette du gouvernement était entre 2% et 2,5% en rythme annualisé, je pense qu'on est plutôt sur le premier et le deuxième trimestres entre 2,5% et 3%", a déclaré lundi Thierry Breton sur Europe 1.

L'Insee publiera le 15 mai, veille de la passation de pouvoir entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, les premiers résultats des comptes nationaux pour le premier trimestre qui comporteront une première estimation de la croissance du Produit intérieur brut (PIB) sur la période.

Certains économistes n'excluent pas toutefois un ralentissement de la croissance à compter du troisième trimestre.

"Le ralentissement américain en cours et l'appréciation de l'euro enregistrée depuis début février pourraient freiner les exportations, et donc peser sur la production", selon Mathieu Kaiser.

"Le premier trimestre 2007 et le début du deuxième marquent probablement un pic de croissance pour la France dans la mesure où l'économie va être affectée par deux chocs : le freinage de la croissance aux Etats-Unis et l'appréciation de l'euro par rapport au dollar", estime Nicolas Bouzou.

Pour Philippe Waechter, "même avec un scénario modéré dans un environnement européen très favorable, la croissance devrait tendre vers la fourchette 2.4% à 2.6% pour l'ensemble de l'année.

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