
Photo: AFP/Deshakalyan Chowdhury
Une manifestante participe à une vigile la veille de la marche, qui a été annulée
La marche des exilés tibétains en Inde n'aura pas lieu. « Nous avons reçu l'ordre d'empêcher les marcheurs de quitter la région de Kangra », a déclaré le chef de police du district.
La police a interdit à des centaines de Tibétains en exil en Inde de participer à une marche de six mois jusqu'au Tibet. Les manifestants voulaient protester contre le contrôle de la Chine sur la région, et contre la tenue des Jeux olympiques dans ce pays cet été.
La date du départ de la marche devait commémorer le soulèvement du Tibet écrasé en 1959 par les forces chinoises.
![]() Photo: AFP/Manan Vatsyayana Manifestation de moines tibétains exilés en Inde |
Depuis que leur chef religieux, le dalaï-lama, est réfugié en Inde, de nombreux Tibétains ont décidé de s'y exiler.
Depuis Dharmsala, où il a installé un gouvernement en exil, il a déclaré que son peuple avait « dû vivre dans un climat constant de peur, d'intimidation et de suspicion, en raison de la répression chinoise », au cours des soixante dernières années.
À cinq mois des Jeux olympiques, il a voulu lancer un message clair aux pays qui enverront des athlètes à Pékin. « Les violations des droits de l'homme commises par la Chine au Tibet, atteignent, dit-il, des proportions énormes, inimaginables, allant jusqu'à la négation de la liberté religieuse ».
Selon le chef spirituel, la Chine se sert des Jeux olympiques comme d'une vitrine pour faire oublier son occupation illégale du Tibet. Ces derniers temps, le dalaï-lama a reculé sur la question de l'indépendance du Tibet, il tente plutôt d'obtenir de Pékin une autonomie culturelle et religieuse, mais se bute à des refus systématiques.
Les analystes croient que cette sortie vise à faire pression sur Pékin auprès de la communauté internationale.
Ailleurs dans le monde
Au même moment, au Népal voisin, la police appréhendait une centaine de réfugiés tibétains qui tentaient de se rendre à l'ambassade de Chine à Katmandou.
En Grèce, une poignée de Tibétains se sont rendus sur le site historique d'Olympie. Ils ont allumé leur propre flambeau olympique pour dénoncer la décision du Comité international olympique qui refuse aux athlètes tibétains le droit de participer aux jeux de Pékin.
À New York, plusieurs centaines de Tibétains ont manifesté pour réclamer le boycottage des Jeux olympiques. À l'instar du dalaï-lama, ils accusent Pékin de vouloir profiter de cet événement pour légitimer ce qu'ils considèrent comme l'occupation illégale du Tibet. Ils réclament aussi des sanctions contre le gouvernement chinois pour la manière dont il traite de peuple tibétain. Les manifestants se sont également rendus tout près du siège des Nations unies pour affirmer le désir d'indépendance des Tibétains.
Au Canada, le comité canado-tibétain a organisé des rassemblements similaires un peu partout au pays. À Toronto, plusieurs centaines de personnes, dont une majorité de Tibétains, ont notamment manifesté devant Queen's Park.
Pékin considère toujours le Tibet comme historiquement chinois, tandis que beaucoup de Tibétains soutiennent que cette région a toujours été indépendante durant des siècles.