
On a mis le sens critique, la vérité et la raison sous haute surveillance; on les a habillés, on les a maquillés aux couleurs du mensonge. Alors on ment à tous les niveaux; on se salue en mensonges; on respire le mensonge, on enseigne le mensonge à nos enfants; de génération en génération on se transmet les mêmes mensonges, comme le plus précieux des héritages. Et on ne peut rien construire de bon, de sain, de solide, de durablement valable, sur du mensonge. Une société saine se construit sur la confiance, et non sur la méfiance et le mensonge; et malgré les évidences, malgré les preuves accablantes qui s'accumulent, malgré nos souffrances et l'horrible image que nous renvoie le miroir de la réalité et l'exemple des autres pays du monde qui accomplissent leurs révolutions et progrès, nous on stagne dans le mensonge et on cherche même à l'exporter, à l'imposer à nos voisins.
Quiconque ose émettre un doute et dire ouvertement la moindre critique est aussitôt accusé de déviance, de haute trahison, de folie et d'apostasie, peut- être mis au pilori d'une fatwa irrévocable.
On parle aux masses une langue mensongère, cousue d'artifices et de ciconvolutions, ampoulée d'emphases. On enterre vivante la vraie langue du peuple et sa mémoire, pour lui mettre entre les lèvres et entre les oreilles ue langue artificielle et bâtarde que le peuple est sommé de baragouiner pour s'exprimer, ou plutôt pour ne plus être capable de dire ce qu'il est, ce qu'il ressent, ni communiquer de façon raisonnée et intelligible.
On impose au peuple, aux élèves des livres d'Histoire mensongers, tronqués, falsifiés, enjolivés de mensonges grossiers, de non dits et d'oublis, à tel point qu'on ne sait plus qui on est ni d'où on vient. On se laisse mener par le bout du nez par le premier menteur patenté qui se pointe. On considère les ancêtres et les héros de la nation comme nos pires ennemis. Et ceux qui nous ont causé du tort, qui nous ont oppressé et exploité et qui continuent de le faire, comme des gloires nationales dont il faut célébrer et encenser la mémoire. Des exemples de ces mensonges historiques, il y en a dans toutes les pages de nos manuels scolaires d'Histoire. Nos médias, notre presse nationale sont des vitrines du mensonge.
La vie politique en notre beau pays est fondé sur le mensonge institutionnalisé, sacralisé, on baigne tellement et depuis si longtemps dans l'odeur nauséabonde du mensonge à tel point qu'on n'y fait presque plus attention.
On nous parle de démocratie, de droits de l'Homme, de représentativité parlementaire, de changements radicaux dans les mentalités et pratiques politiques, d'une nouvelle ère de réconciliation et de justice, d'élections saines et impartiales et de vérité, de progrès démocratique; les grands bonnets menteurs de la politique se ruent sur le gâteau nauséabond du mensonge et s'évertuent à mentir de plus belle; c' est au parti politique qui manie le plus l'art du mensonge face au public ébahi, naïf et crédule, qui va l'emporter.
Atanane
"Ceux qui renoncent à une liberté fondamentale en échange d’un peu de sécurité temporaire ne méritent ni la sécurité, ni la liberté. " ( Benjamin Franklin )