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Alternative Libérale: Human nature.

par Alain Genestine 7 Février 2008, 23:39 Philosophie

L’idée de « nature humaine » est une idée vague, si vague qu’il semble difficile de dire quelque chose de clair et de pertinent à son sujet.

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D’ailleurs, se poser la question de la « nature humaine » est-il en soi pertinent ? Que peut-on dire de précis et de décisif à ce sujet ?

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C’est pourtant une question politique. Car c’est sur la base d’une certaine idée de l’homme que nous établissons les droits et les devoirs des citoyens, les lois et les règles de leur comportement. C’est là tout le paradoxe et la difficulté. L’individu qui a l’obligation de respecter les exigences de la vie sociale n’est pas le même homme que celui qui vivrait en dehors d’elle, et pourtant c’est de cet homme « naturel » et non social que nous devons nous inspirer pour fixer ces exigences.

Nous nous appuyons par exemple sur l’idée de dignité pour contester la légitimité de l’esclavage, de la peine de mort ou de la torture. Mais où la trouvons-nous ? D’où la déduisons-nous, non seulement elle, mais encore les idées de liberté ou d’égalité naturelles ?

Jetons un œil dans la société : il y a peu d’hommes dignes, rares sont ceux qui s’estiment égaux ; et qui se sent libre de faire tout ce qu’il doit faire ? Nous évoluons en société. Nos relations, notre éducation, les mœurs de notre époque : tout cela nous constitue, nous forme et nous transforme. On n’est pas le même avec et sans langage, avec ou sans culture. C’est fou ce qu’en réalité nous changeons.

Mais alors, où est notre « nature » ? Car il est difficile de se représenter le temps, voire un temps où nous aurions été dans le pur « état de nature ». Il faut s’y résigner. La « nature humaine » est aussi peu observable que notre caractère propre est peu visible. C’est quelque chose qui ne peut que se penser.

La nature est un modèle politique, non en tant que sauvage – mais en tant qu’abstraction.