Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Claude Imbert serait-il devenu plus libéral? Qui s'occupe des contacts chez AL?

par Alain Genestine 18 Novembre 2007, 21:10 Politique

Libéral, bien que islamophobe?

L'éditorial de Claude Imbert

source Le Point

L'image “http://www.aveyron.com/accueil/pics_accueil/imbert.jpg” ne peut être affichée car elle contient des erreurs.
Cliquez l'image pour sa biographie

Au pied du mur

Piétinant ou pédalant dans le crachin des villes, combien de Français sont-ils aujourd'hui oubliés comme du fret périmé dans les dépôts de la grève ? Combien d'otages dans les filets de la SNCF, de la RATP, machines publiques qui, depuis un demi-siècle, abusent de leur nuisance pour arracher à la Nation des régimes exorbitants ? Les cheminots français, qui - par la garantie de l'emploi, les conditions horaires et le régime des retraites - ont le meilleur statut du monde, peuvent-ils une fois encore faire chanter l'Etat et la masse asservie de leur clientèle ? Vont-ils obtenir que la singularité de leurs intérêts catégoriels soit payée par les pékins, une fois encore, maltraités ? Et cela malgré la volonté de réforme assénée dans les urnes. Quelle autre démocratie d'Occident pourrait-elle être ainsi défiée ? Ni l'Allemagne, ni l'Angleterre, ni l'Italie même, où un vrai service minimum est assuré ! Alors que chaque nation vit désormais sous les caméras de ses voisines, pensons au spectacle qu'une France surendettée offre à ses pairs européens ! Pour nous qui aimons tant parader dans le monde...

Ce coup-ci, pourtant, le pouvoir ne peut plus reculer. Il aborde l'épreuve dans des conditions théoriquement favorables. Le socle de popularité de Sarkozy, quoique rogné, demeure solide. L'engagement présidentiel sur la réforme est proche et présent à l'esprit de tous. Le « baroud » syndical du 14 novembre paraît à beaucoup injustifié, promis à la défaite. Et chacun devine que la réforme des régimes spéciaux songe à préfacer la réforme même de la Nation.

Quelle adversité peut-on alors redouter qui inclinerait l'opinion au fatalisme complice ? La conjoncture, d'abord, n'est pas idéale : la croissance française est faible. Le pouvoir d'achat - et plus encore le sentiment qu'on en a - entretient la sinistrose. Rien là-dedans qui devrait contrarier - au contraire ! - l'urgence de la réforme. Mais les tenants du statu quo feront feu de tout bois et agiteront le panier gémissant de la ménagère. Un calendrier hâtif a fait lever des résistances qui ont ébranlé, ici ou là, une majorité trop craintive : la réforme de la carte judiciaire, par exemple. La vulnérabilité de certaines professions à l'envolée du prix du pétrole a multiplié l'écho médiatique du malaise.

Et, bien sûr, le « mal français », toujours sous- estimé, cette propension à la fronde contre l'Etat tutélaire propagera ses habituels poisons. Dans l'enseignement, la rêverie gauchiste alimente déjà l'hostilité à l'autonomie si nécessaire des universités. Le seul bruit de son agitation enflamme quelques lycées selon un mode puéril et consternant.

Au fond, nous savons bien qu'une France antilibérale et crispée sur sa routine n'a pas viré sa cuti. Beaucoup de Français entretiennent encore avec l'Etat une dépendance capricieuse. Il lui lèchent la main avant de la mordre. Comme ils en attendent tout, ils lui reprochent tout. De même que l'Eglise, jadis, faisait défiler des cortèges pour que le Seigneur, d'en haut, fasse tomber la pluie, de même les grèves, comme les rogations, somment l'Etat de faire pleuvoir sa providence. Un rituel féodal qui en dit long sur l'immaturité démocratique du pays !

Une fois encore la fracture que révèle une telle crise n'est pas celle d'entre riches et pauvres, mais celle qui sépare le secteur public du secteur privé. Le secteur privé, sans garantie d'emploi, sans capacité de nuisance publique, a épousé bon gré mal gré - le plus souvent avec grand succès ! - la mondialisation. Il en a « digéré » les règles, les menaces et les chances. Il vit déjà dans une autre culture, compétitive, aérée. Le secteur public, lui, dans sa relation malsaine avec l'Etat, reste confiné dans le complexe d'assistance. L'Etat-providence, fils dégénéré de l'Etat monarchique, jacobin, napoléonien, en garde les vices mais en perd les vertus. Tombé en quenouille depuis l'Etat paternel jusqu'à l'Etat mamma , il s'affale devant paresse, tricheries et indocilités gauloises.

La France antiréformiste n'aime plus grand-monde : ni l'Amérique, ni l'Europe, ni quiconque la contraint à se voir telle qu'elle est. Cramponnée aux 35 heures, à l'avantage acquis, à la retraite anticipée, cette France vieillit avant l'heure, broie du noir, s'évade dans le loisir et l'incivisme, ruine sa jeunesse par l'endettement accéléré de la Nation. Elle compte sur l'autre France - celle qui se bat, rame et espère - pour assurer ses fins de mois.

Nicolas Sarkozy, élu, porté par la France battante, a jusqu'ici ménagé l'autre France. Au point que se trouvait peu à peu brouillé, occulté, l'enjeu capital de la réforme. Le conflit ouvert par les grévistes a ce cruel mérite de mettre la France au pied du mur. De profiler brutalement devant la Nation le dilemme national qui se pose depuis longtemps : ou le sursaut ou la glissade.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
commentaires
A
Pas mal !!!tout y est ...
Répondre

Haut de page