On a découvert, ces 20 dernières années, un nombre étonnant de nouvelles maladies infectieuses, dont certaines ne touchent qu'un ou deux pays, alors que le sida poursuivait sa propagation inexorable pour devenir une épidémie mondiale et la quatrième cause de décès au niveau mondial. D'autres maladies, au moins une trentaine au total, ont également fait leur apparition. L'on s'attend à voir ce nombre augmenter considérablement du fait des changements démographiques, technologiques et sociaux radicaux survenus au cours des dernières décennies, qui ont modifié sensiblement le potentiel de transmission des maladies, et du fait aussi de l'accélération exponentielle de ces changements.

Le risque de pandémie de grippe aviaire, due à un nouveau virus, suscite actuellement des préoccupations dans le monde entier et constitue une grave menace pour tous les pays. Cette menace vient rappeler clairement que les progrès technologiques mondiaux peuvent contribuer à la propagation des maladies, mais aussi que la coopération mondiale peut favoriser l'instauration de contre-mesures efficaces. Il survient normalement tous les ans des flambées de grippe de par le monde. Si ces formes de grippe peuvent s'accompagner de symptômes graves et s'avérer mortelles chez les personnes âgées et les personnes souffrant d'affections pulmonaires ou cardiaques chroniques, pour la plupart des gens leurs manifestations se limitent généralement à de la fièvre et à des symptômes respiratoires qui durent environ une semaine. En revanche, il apparaît environ tous les 30 ans une nouvelle souche de virus grippal qui se propage dans le monde entier et qui cause de vastes épidémies, dites collectivement « pandémies ».
La menace de la grippe aviaire
L'une des pandémies les plus graves est survenue en 1918, causée par un virus grippal qui s'est avéré considérablement plus létal que ses prédécesseurs et qui a fait au moins 50 millions de morts dans le monde. Des craintes d'une éventuelle pandémie de gravité analogue ont été suscitées en 1997 lors de la découverte à Hongkong d'une nouvelle souche de virus grippal plus virulente (dite aujourd'hui souche H5N1 du virus de la grippe aviaire). Exceptionnellement létale chez les volailles, en particulier chez le poulet, elle a également fait 18 victimes humaines et six d'entre celles-ci ont succombé à la maladie. Jamais auparavant un virus grippal n'avait-il eu un taux de mortalité aussi élevé chez l'homme. Tous les sujets touchés étaient des gens qui, de par leur travail, étaient en contact avec des poulets contaminés.
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Heureusement, à cette époque, la maladie ne s'est pas transmise de l'homme à l'homme. Les autorités de la santé publique ont promptement ordonné l'abattage de millions de poulets et le virus semblait avoir disparu. Malheureusement, six ans plus tard, le virus est réapparu chez les poulets et s'est propagé rapidement dans toute l'Asie du Sud-Est. Dix millions de poulets sont morts de la maladie ou on les a abattus pour tenter de lutter contre la propagation du virus. Près de 150 cas de grippe aviaire chez l'homme ont été signalés, la moitié d'entre eux ayant une issue mortelle. La quasi-totalité des patients avaient été en contact étroit avec des oiseaux malades ou avaient dispensé des soins à un patient.
Les oiseaux sauvages sont maintenant infectés et, du fait de leur migration, le virus s'est répandu en Asie occidentale, en Europe orientale et en Afrique. La maladie continue de se propager et l'on s'inquiète, à juste titre, d'une éventuelle mutation du virus qui lui permettrait de se transmettre directement de l'homme à l'homme. Étant donné le nombre actuel de voyageurs aériens, il est certain qu'il se répandrait dans le monde entier en l'espace de quelques semaines.
Il faudra développer un vaccin pour protéger l'homme de la maladie. Mais pour être efficace, ce vaccin doit ressembler de près au virus capable de propagation humaine. Or, pour autant que les scientifiques le sachent, cette souche virale n'existe pas encore. Des efforts internationaux intenses sont donc en cours, associant les laboratoires, le personnel de la santé publique et le secteur privé, pour se procurer le virus dès que possible, dès que celui-ci commencera de se propager au sein de la population humaine, et pour mettre en œuvre de nouvelles approches de la fabrication de vaccins qui permettront d'en produire rapidement de grandes quantités.
La nécessité d'une coopération mondiale
La menace de la grippe illustre clairement la nécessité d'une coopération mondiale renforcée permettant de déceler les dangers de maladies et de s'en prémunir, où qu'ils
surviennent. Cette coopération est plus urgente aujourd'hui qu'elle ne l'a été à aucune autre époque de l'histoire. Dans le monde des microbes, d'innombrables espèces se multiplient
continuellement à des taux astronomiques, chacune se muant, s'adaptant et changeant pour assurer sa survie. Il est inévitable que, de temps à autre, il apparaisse des microbes dotés de
différentes caractéristiques, certains particulièrement létaux pour l'espèce humaine et certains capables de croître et de se répandre particulièrement rapidement. Dans les sociétés agraires où
la population est dispersée et où les villes et les villages sont de petite dimension, les nouveaux agents pathogènes risquent moins de se transmettre d'une personne à l'autre, et ils
disparaissent à plus ou moins brève échéance. Même lorsqu'une nouvelle maladie se répandait dans une mesure appréciable dans une région ou un pays donnés, sa diffusion au-delà de cette aire était
souvent réduite, du fait du faible déplacement des populations. La facilité avec laquelle nous voyageons aujourd'hui peut répandre les maladies les plus menaçantes, mais les progrès des
communications peuvent également faciliter la coopération pour la recherche de remèdes, grâce à l'établissement de connexions mondiales au service de la santé.

De nos jours, les cas et les flambées de maladies, quelle qu'en soit la cause et où qu'ils se manifestent, présentent des menaces pour la santé des gens du monde entier. Aucune grande ville du monde n'est à plus de 36 heures de voyage d'une autre. En 2003, quelque 642 millions de voyageurs aériens ont débarqué dans 750 aéroports de 135 pays du globe. Les contrôles et les inspections aux frontières, jadis couramment pratiqués, se sont avérés sans valeur aucune pour la prévention des maladies, comme il est apparu clairement lors de l'épidémie de SRAS de 2003. Plus de 35 millions de passagers ont fait l'objet d'un dépistage aux fins d'une mise en quarantaine éventuelle. Aucun cas n'a été détecté. Si les voyageurs avaient été infectés, ils se seraient trouvés selon toute vraisemblance dans la phase silencieuse d'incubation de la maladie et n'auraient pas pu être détectés, quelles que fussent les mesures de dépistage appliquées. Nous assistons aujourd'hui à des flux de population d'une ampleur et d'une rapidité sans précédent.
La probabilité d'implantation de nouveaux agents microbiens est considérablement accrue du fait de la croissance rapide de la population urbaine. Il n'y a que 50 ans, seules deux villes comptaient plus de 7 millions d'habitants (New York et Londres) et la population mondiale n'était qu'à 20 % urbaine. Aujourd'hui, plus de 30 villes ont plus de 7 millions d'habitants et en fait sept d'entre elles en ont plus de 15 millions. Nombre de ces villes se trouvent dans des régions tropicales et subtropicales où le surpeuplement, la malnutrition, les carences de l'assainissement et la pollution sont monnaie courante. Elles offrent donc un terrain particulièrement propice à l'apparition de nouvelles maladies.
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Deux autres grands facteurs qui contribuent à la propagation des maladies sont l'industrialisation et l'internationalisation des produits alimentaires. Il n'y a encore que quelques décennies, la plupart des aliments étaient produits à l'échelon local dans de petites exploitations agricoles et mis en conserve ou préparés en vue de leur commercialisation dans de petits établissements dont peu se livraient à des échanges commerciaux internationaux. En cas de contamination à un point quelconque de la production, seules quelques personnes étaient touchées. Avec la production et le traitement des produits alimentaires de grande envergure et la possibilité de réfrigérer les aliments et de les expédier par avion, la contamination à un point donné de la chaîne de production peut déclencher des épidémies massives dans de nombreux pays. C'est ce qui s'est produit, à petite échelle, en août 2004 où un organisme du groupe Shigella a provoqué une épidémie de dysenterie bacillaire, maladie qui se manifeste par une grave diarrhée, à la suite d'une contamination survenue dans une cuisine de préparation de repas pour une ligne aérienne américaine. Au total, 241 cas avérés ont été recensés, mais on estime qu'en réalité, ce sont quelque 9.000 cas qui sont survenus sur 219 vols à destination de 24 États fédérés des États-Unis et de quatre pays étrangers.
Un facteur rarement considéré mais d'une importance majeure qui facilite la propagation de la maladie est la large prolifération des hôpitaux, en particulier dans les pays et les régions à ressources économiques limitées et où le personnel qualifié est rare. Beaucoup de ces établissements n'isolent guère les malades contagieux et la pénurie de matériel, voire son absence totale, fait que les aiguilles, les seringues et les instruments chirurgicaux ne sont pas stérilisés comme ils devraient l'être. Certains agents infectieux peuvent être véhiculés par le sang et, en fait, ce facteur a contribué dans une mesure importante à la propagation du sida dans certains pays. Par ailleurs, il est de coutume, dans le contexte de cette organisation des soins de santé, que le patient reçoive la visite d'un grand nombre de parents et d'amis venant de villes et des villages dispersés sur une vaste zone aux alentours des établissements de soins. Les poussées épidémiques explosives s'étendant sur de vastes superficies ne sont donc pas rares. Il a été démontré récemment que les hôpitaux étaient le principal foyer épidémique de rougeole et de fièvres hémorragiques telles qu'en causent les virus Lassa, Ebola et Marburg.
En cet âge de la mondialisation qui est le nôtre, la santé de tout habitant du globe peut avoir une incidence sur celle de tous les autres. Nous n'avons pas encore saisi pleinement
toutes les conséquences de ce fait, bien que le sida et la grippe aviaire s'avèrent importants dans la communication du message. Il est nécessaire de nous attaquer aux problèmes des maladies
infectieuses, où qu'ils se manifestent. Une épidémie survenant aujourd'hui dans l'une des régions les plus reculées des continents africain ou américain peut, par exemple, donner lieu demain à
des cas, voire à des flambées, pratiquement n'importe où dans le monde. En termes pratiques, l'adoption en mai 2005 du Règlement sanitaire révisé de l'OMS est une étape positive en direction de
la mise en œuvre des activités partagées de recherche et développement nécessaires face aux problèmes des maladies où qu'elles surviennent et de l'établissement de réseaux internationaux de
recherche et d'enseignement efficaces, de manière à ce que les observations et les constats importants puissent être communiqués et appliqués plus rapidement et plus efficacement.
Adaptation du Règlement sanitaire international aux réalités d'un monde plus solidaire
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Déjà le 23 mai 2005, l'Assemblée mondiale de la santé avait adopté un nouveau Règlement sanitaire international applicable à la gestion des urgences de portée internationale dans le domaine de la santé publique. Les nouvelles règles, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS) visent « à prévenir la propagation internationale des maladies, à s'en prémunir, à la maîtriser et à y réagir par une action de santé publique ». Elles reflètent également l'évolution de la nature des maladies mondiales depuis leur adoption initiale en 1969.
Le ministre de la santé et des services sociaux des États-Unis, M. Mike Leavitt, dans son allocution du 16 mai 2005 à l'Assemblée mondiale de la santé, avait déclaré : « Le règlement révisé constituera un instrument très efficace que nous emploierons dans nos efforts visant à relever les défis des menaces biologiques, chimiques et radiologiques qui pèsent sur la santé publique, qu'elles soient naturelles, délibérées ou accidentelles. »
Selon l'OMS, le Règlement sanitaire international adopté en 1969 avait été conçu pour surveiller et pour combattre quatre grandes maladies infectieuses : le choléra, la peste, la fièvre jaune et la variole. Les nouvelles dispositions du Règlement exigent des États qu'ils notifient l'OMS de la survenue de tout événement et de toute maladie « susceptibles de constituer une situation sanitaire d'urgence de portée internationale ». Les États doivent également signaler les risques pour la santé publique hors de leur territoire qui peuvent causer la propagation de maladies sur le plan international.
Le Règlement sanitaire révisé insiste sur les obligations de plus vaste portée qu'ont les pays de se doter de capacités nationales leur permettant d'appliquer des mesures préventives régulières, ainsi que de détecter les urgences sanitaires de portée internationale et d'y répondre. Ces mesures régulières comprennent des actions de santé publique dans les ports, les aéroports et aux frontières terrestres, ainsi que sur les autres moyens de transports utilisés pour les voyages internationaux.
Comme l'a noté l'OMS, l'objet du Règlement sanitaire international est d'assurer une protection maximale des personnes contre la propagation des maladies sur le plan international, tout en minimisant l'incidence sur les voyages et les échanges commerciaux mondiaux.
« Le règlement en vigueur avait été rédigé dans un monde très différent de celui dans lequel nous vivons aujourd'hui. Les voyages en avion étaient un luxe et le mouvement
des marchandises et des personnes était relativement lent », a expliqué le Dr Guenael Rodier, directeur du département des maladies transmissibles : surveillance et action, au sein de
l'OMS. « Aujourd'hui, les voyages et le commerce se sont développés bien au-delà de ce que prévoyait l'ancien règlement. Le nouveau règlement est conçu pour un monde qui, depuis la
mondialisation, se parcourt en 24 heures et où une épidémie qui frappe un pays peut rapidement se propager à la surface du globe. »
Tsunami
Dans les 14 mois qui se sont écoulés depuis qu'un séisme de magnitude 9,15 a déclenché une série de tsunamis qui ont fait plus de 200.000 morts et ont déplacé des millions de personnes dans une dizaine de pays de l'océan Indien, ces pays et leurs partenaires internationaux se sont mis à l'œuvre pour éviter que les futures catastrophes naturelles se soldent jamais de nouveau par un bilan aussi lourd. Des plans visant à la mise en place d'un système d'alerte avancée pour la région ont pris forme lors de réunions tenues tout au long de l'année 2005 en divers lieux, qui reflètent la diversité et la multiplicité des partenaires internationaux qui déploient des efforts dans ce sens : le Japon, la France, Hawaï, l'Australie et, tout récemment, l'Inde.
À Haïderabad (Inde), les représentants de nombreuses nations de l'océan Indien se sont réunis du 14 au 16 décembre 2005 à l'occasion de la seconde session de la réunion du Groupe
intergouvernemental de coordination pour le système d'alerte aux tsunamis et d'atténuation de leurs effets, groupe de la Commission océanographique internationale (COI) de l'UNESCO. Avec des
observateurs et des conseillers de l'Allemagne, des États-Unis et du Japon, les participants se sont penchés sur les détails techniques d'un nouveau système de détection des tsunamis et autres
catastrophes naturelles. Le nouveau système prend forme en Australie, en Inde, en Indonésie, en Malaisie, aux Maldives, à Sri Lanka et en Thaïlande ainsi que dans d'autres pays, qui ne
possédaient jusqu'ici aucun mécanisme de ce genre.
Depuis que les tsunamis ont frappé, de nombreux pays, fournissent des apports financiers et une assistance technique pour cette entreprise particulièrement complexe. Dans le cadre du Programme du système d'alerte aux tsunamis dans l'océan Indien, divers organismes américains dépenseront 16,6 millions de dollars en deux ans pour appuyer le développement de capacités d'alerte précoce aux tsunamis et autres dangers dans l'océan Indien et pour soutenir l'initiative de la COI visant à élaborer un système d'alerte international pour 16 pays qui partageront des données sismiques et océanographiques.
L'élaboration d'un tel système est longue car il faut, pour alerter les populations à l'imminence de tsunamis et d'autres dangers, un système « de bout à bout »,
autorisant l'évaluation des dangers et des risques pour chaque pays, les alertes aux dangers et la préparation préalable, les observations océaniques, la gestion des données, la prévision, la
diffusion des prévisions et des alertes, et le renforcement des capacités en matière de détection et de prévision des dangers, d'alerte et de communication avec la population et de prévention
des catastrophes et de planification préalable. Chacune des composantes de ce système multinational doit être capable de communiquer avec les autres ainsi qu'avec d'autres systèmes en place
dans le monde entier.
Le 26 décembre 2004, lors de la survenue des tsunamis de l'océan Indien, un tel système n'était en place que dans le bassin de l'océan Pacifique, où se produisent plus de 85 % des tsunamis du monde. Le Centre d'alerte aux tsunamis dans le Pacifique (PTWC) se trouve à Hawaï et relève du Service météorologique national de l'Administration nationale océanique et atmosphérique (NOAA) des États-Unis. Avant les tsunamis de l'océan Indien de 2004, il desservait le bassin du Pacifique en tant que centre d'alerte régional et de longue portée et centre local d'alerte aux tsunamis pour Hawaï. Aujourd'hui, il fait fonction de centre d'alerte intérimaire pour l'océan indien, en coopération avec l'Office météorologique japonais (JMA), et émet des bulletins sur les événements porteurs de dangers dans l'océan Indien - et les Caraïbes - jusqu'à ce que des systèmes soient mis en place pour ces régions.
Grâce à un effort international massif, les composantes d'un tel système s'assemblent dans l'océan Indien. Au cours des 12 mois écoulés, selon l'UNESCO, 25 pays de l'océan Indien se sont dotés de centres de communications qui leur permettent de recevoir des bulletins d'alerte émis sur la base de données sismiques du PTWC à Hawaï et du JMA à Tokyo.
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Le Service géologique des États-Unis (USGS) établit actuellement plusieurs nouvelles stations de surveillance sismique dans la zone où est survenu le séisme qui a déclenché les tsunamis de décembre 2004, près de la faille de Sunda au large de l'île de Sumatra, en Indonésie. Il œuvre à cette fin avec les gouvernements de l'Indonésie, de la Thaïlande, de Sri Lanka, de l'Inde et des Maldives pour améliorer la surveillance, la détection et la notification de tremblements de terre susceptibles de déclencher des tsunamis.
Étant donné qu'il ne s'écoule que 15 à 20 minutes entre le moment où un séisme se produit et celui où les vagues des tsunamis atteignent les côtes indonésiennes, ce sont les méthodes sismiques et pas les capteurs océaniques qui sont les plus indiquées. On procède actuellement à l'installation d'une soixantaine de sismomètres, pour la plupart en Indonésie mais également dans les pays voisins, l'objectif à long terme étant d'en mettre en place une centaine dans la région. Dans cette initiative, l'USGS collabore avec le JMA, le ministère allemand des sciences et de la technologie et l'Administration sismologique de la Chine.
Les données sismiques peuvent renseigner ces centres nationaux sur la survenue d'un séisme d'une magnitude connue à un endroit donné, mais pas sur l'arrivée d'un tsunami ou sur l'absence de tsunami. Il faut pour cela des instruments de détection des mouvements océaniques à grandes profondeurs pour déterminer si un tsunami se propage en direction de zones côtières distantes. Ces instruments font défaut dans l'océan Indien, mais plusieurs pays, dont l'Inde (avec l'aide de l'Allemagne), l'Australie et la Malaisie (avec l'aide de la société Fugro, entreprise commerciale néerlandaise) ont entrepris d'en déployer.
Les maréomètres peuvent également aider à déterminer la réalité des menaces de tsunamis. Dans l'océan Indien, 32 de ces instruments ont fait l'objet de perfectionnements qui
permettent de les utiliser à cette fin, dans le cadre d'un réseau international de la COI et de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dénommé Système mondial d'observation du niveau des
mers, qui recueille des données pour la recherche climatique et océanographique et pour l'étude du niveau des eaux côtières.
Un autre système international a également été mis au service de la détection des tsunamis : le Système mondial des télécommunications. Ce réseau mondial transmet des données météorologiques provenant de stations d'observation, de satellites et de centres de prévisions météorologiques qui ont été modifiées, avec l'aide de l'OMM et de la NOAA, pour véhiculer des informations relatives aux tsunamis.
« Comme nous l'avons constaté le 26 décembre 2004, dit Eddie Bernard, directeur du Laboratoire de l'environnement marin du Pacifique de la NOAA à Seattle (État de Washington), les tsunamis peuvent être des phénomènes mondiaux et il est donc important, lorsqu'il s'en produit un dans le monde, que le reste de la planète en soit informé. »