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L'esclavage moderne, revu et corrigé

par Alain Genestine 10 Août 2007, 17:02 Liberté individuelle

Une loi pour enchaîner les maîtres

Médaillon de la Société britannique anti-esclavagiste

L'Assemblée nationale de la Mauritanie a adopté à l'unanimité un projet de loi pour contrer l'esclavage, toujours pratiqué dans ce pays de l'Afrique de l'Ouest.

Le président de SOS-Esclaves, Boubacar Ould Messoud, a salué ce moment historique pour la Mauritanie. Selon lui, les démocrates ont gagné cette bataille grâce à la volonté politique du président Sidi Ould Cheikh Abdellahi.

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Le nouveau texte de loi adopté par les 95 députés élus en mars dernier prévoit que:

les esclavagistes sont passibles d'une peine de prison ferme de 5 à 10 ans;
les victimes ont droit à des réparations matérielles;
toute forme d'apologie de l'esclavage est passible de deux ans de prison;
les autorités (gouverneur, préfet, juge ou commissaire de police) qui ne s'en préoccuperaient pas seront sanctionnées.

Une pratique abolie?

L'esclavage a été officiellement aboli en 1981. Dans les faits, sa pratique s'est perpétuée, et la loi ne prévoyait aucune poursuite. Et même, sous le régime du président Maaouya Ould Taya, renversé en août 2005 par la junte militaire, ceux qui dénonçaient l'esclavage étaient emprisonnés et jugés pour diffamation et propagande mensongère contre le pays.

Après le renversement de Maaouya Ould Taya, le chef de la junte, le colonel Ely Ould Mohamed Vall, a reconnu en mai 2006 que l'esclavage était un problème.

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Une pratique séculaire

Pratique sociale vieille de plusieurs siècles en Mauritanie, l'esclavage persiste essentiellement dans le monde rural et dans les milieux nomades de ce pays désertique.

La Mauritanie n'est que l'un des pays d'Afrique où se pratique l'esclavage. Ce dernier n'a pas disparu du Niger ou du Soudan, par exemple. En 2000, l'UNICEF estimait que 200 000 enfants étaient retenus en esclavage en Afrique centrale et occidentale. Par ailleurs, cette pratique a cours ailleurs dans le monde.

L'Organisation internationale du travail estime à 25 millions le nombre de personnes dont les conditions de vie sont assimilables à de l'esclavage. L'ONU, de son côté, affirme que deux millions de personnes sont réduites à l'esclavage chaque année.