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PARIS (AFP) - Sans prétendre attaquer de front le modèle social français, Nicolas Sarkozy
semble dans son programme vouloir l'écorner par des mesures ponctuelles sur les heures supplémentaires, le service minimum, les régimes spéciaux de retraite ou un contrôle encore plus serré des
chômeurs.
Le président élu, qui a défendu la "rupture" et proposé d'"inventer un nouveau modèle français" au motif que le modèle actuel ne fonctionne plus, affiche la
volonté de le réformer sans tarder avec une série de rendez-vous fixés aux partenaires sociaux dès l'été et la rentrée. "Le peuple français s’est exprimé. Il a choisi de rompre avec les idées, les
habitudes et les comportements du passé", a-t-il estimé dimanche soir. Le successeur de Jacques Chirac compte donc lancer dès les prochaines
semaines un vaste plan de réformes d'inspiration libérale susceptibles de modifier profondément les règles du jeu sur l'emploi ou la protection sociale.
Ainsi, Nicolas Sarkozy, qui a appelé à "travailler plus pour gagner plus" et a fait le procès des 35 heures sans pour autant prévoir leur abrogation, veut développer les heures supplémentaires dans les entreprises grâce à un bonus de 25%, une
défiscalisation et une exonération de cotisations sociales. Le président élu, qui prévoit de ramener le taux de chômage sous les 5% en cinq ans,
compte aussi faire plancher syndicats et patronat dès septembre sur la "flexicurité". Ce concept, inspiré de pays nordiques comme le Danemark, et défendue aussi, sous une forme différente, par
Ségolène Royal, offre théoriquement plus de sécurité aux salariés et plus de flexibilité aux entreprises pour embaucher et
licencier. Cette réforme permettrait, selon sa conception, à un salarié licencié de garder son statut et 90% de son salaire durant une année, mais elle modifierait fortement le droit du travail
français par la création d'un contrat de travail unique et une durée réduite des procédures de licenciement. L'économiste Pierre Cahuc, qui prône le contrat de travail unique, a jugé en revanche ce
week-end dans Le Monde que sur les heures supplémentaires, M. Sarkozy "veut mettre en oeuvre une mesure qui n'existe, à ma
connaissance, dans aucun autre pays, exactement ce qu'il reproche aux 35 heures, et dont les effets sur l'emploi sont imaginaires". Nicolas Sarkozy, pour qui les Français se diviseraient entre "ceux qui font l’effort de travailler" et ceux qui vivraient "de
l’assistanat", veut aussi pousser les chômeurs à reprendre un travail rapidement, en réduisant, voire supprimant, leurs allocations après deux offres d'emploi refusées. Par ailleurs, il compte
réduire les effectifs dans la fonction publique, dont le poids et le rôle constituent un fondement des services publics "à la française". Il plaide aussi pour un service minimum en cas de conflit
dans les transports, mesure perçue comme une remise en cause du droit de grève par plusieurs syndicats. M. Sarkozy propose de négocier sur le sujet, mais entend légiférer dès l'automne en l'absence d'accord avec les partenaires sociaux.
Pour la protection sociale, il souhaite poursuivre la réforme des retraites en allongeant la durée de cotisation et en alignant les régimes spéciaux sur le régime général. Dans la santé, il prône
notamment des franchises pour les médicaments, les examens biologiques, les visites à domicile et l'hospitalisation. Une pétition de médecins, usagers et experts contre la franchise, qui a
recueilli près de 26.000 signatures, craint "une remise en cause du système d'assurance maladie solidaire". (Isabelle Cortes.)