
Nettoyage des marbres, remplacement de miroirs "au mercure", et aussi une ampoule recréant la chaude lumière d'une flamme de bougie: les artisans rompus aux techniques artistiques ont travaillé
pendant quatre ans pour restituer à la galerie des Glaces de Versailles son éclat d'antan. Financés par le groupe de BTP Vinci, les travaux de
restauration de la Grande galerie, ont mobilisé les meilleurs artisans, dépositaires, chacun dans leur spécialité, des techniques utilisées durant des siècles pour la construction de quelques uns
des plus prestigieux monuments de France.
La galerie des glaces restaurée
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Nicolas Marriotti a doré à la "feuille d'or" les cadres en bois des 17 fenêtres de la galerie. "Nous avons aussi travaillé sur les décors en stucs ou en bronze de la voûte, un travail qui a nécessité 16.000 feuilles d'or de 8 centimètres de côté", raconte le "doreur". |
Antiquaire à l'origine, Vincent Guerre a eu la délicate tâche de nettoyer et réparer les glaces. "J'ai démonté les 357 miroirs qui font face aux jardins. A
chaque manipulation je tremblais, mais je n'ai rien cassé sauf le dernier jour en taillant une plaque", raconte l'expert.

"Soixante-dix pour cent de ces miroirs dataient de l'époque de Louis XIV, les 30% restants ont nécessité, après nettoyage, une réparation ou une retouche. 48 ont toutefois dû être remplacés car ils n'étaient pas d'époque", explique M. Guerre.
Une restauratrice travaille, le 7 juillet 2004, sur l'encadrement d'une fresque du plafond de la Galerie des glaces du château de Versailles
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Nettoyés eux aussi "les bronzes patinés par le temps, mais nous avons utilisé très peu d'or pour les raviver. En revanche nous avons fabriqué 500 fleurettes pour les parecloses des miroirs. Au fil des ans les visiteurs ont emporté un souvenir de Versailles, installés à hauteur d'homme", raconte M. Palem. |
Réalisés au 18ème siècle à partir de verre soufflé, les miroirs étaient étamés au mercure à chaud, un procédé très dangereux, voire mortel pour les ouvriers. En 1850, cet étamage au mercure fut
interdit, et les miroitiers utilisèrent l'argent pour réaliser le tain.
Un ouvrier essuie les pampilles d'un lustre le 14 juin 2004 dans le corridor aménagé dans la galerie des Glaces du château de Versailles
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Révulsé à l'idée que la galerie soit soumise à un éclairage du 21ème siècle, Régis Mathieu qui a restauré 8 grands lustres à 16 luminaires, 12 petits lustres à
12 luminaires et 24 girandoles à 6 lumières, a inventé une ampoule-bougie, façonnée dans la cire, avec flamme et mèche qui diffusent à s'y méprendre la lumière d'une chandelle. • Eric Feferberg (AFP/AFP/Archives - vendredi 22 juin 2007, 10h46) |
Selon les calculs des experts, les décorateurs du 18ème siècle ont travaillé entre 200 et 250.000 feuilles d'or pour orner la totalité de la galerie. Révulsé à l'idée que la galerie soit soumise à un éclairage du 21ème siècle, Régis Mathieu qui a restauré 8 grands lustres à 16 luminaires, 12 petits lustres à 12 luminaires et 24 girandoles à 6 lumières, a inventé une ampoule-bougie, façonnée dans la cire, avec flamme et mèche qui diffusent à s'y méprendre la lumière d'une chandelle. "La durée de vie de cette ampoule est trois fois supérieure à une ampoule classique", explique M. Mathieu, restaurateur de pièces anciennes, dont le lustre de l'Opéra Garnier à Monaco, aux proportions incroyables: 5 mètres de haut, 5 tonnes de bronze et 400 becs de gaz en opaline et cristal.