
«Reprendre la main... et la parole.» C'était, selon l'un de ses proches, l'objectif de Nicolas Sarkozy après les résultats décevants de son camp aux élections législatives. Mercredi soir, le président français s'est exprimé pour la première fois à la télévision depuis son entrée en fonction, le 16 mai dernier.
Durant son interview par une équipe de TF1, Nicolas Sarkozy avait laissé ouverte la fenêtre de son immense bureau. C'était un signe du ton très informel adopté par le nouveau chef de l'Etat. Durant l'entretien, il a assumé la responsabilité du résultat des législatives: «C'est sans doute que les Français sont sages. [Ils ont voulu] qu'il y ait une opposition qui puisse exister.»
«Je suis concret»
Nicolas Sarkozy est aussi revenu sur son projet controversé de hausse de la TVA, destinée à alléger les charges sociales pesant sur le travail: «Est-ce qu'on peut diminuer le coût du travail en France sans baisser les salaires? C'est ça la question.» Le nouveau président aime vulgariser: «Je ne suis pas un théoricien, a-t-il dit. Je ne suis pas un intellectuel. Je suis concret.»
C'est une qualité dont il risque d'avoir bien besoin. Car, enhardis par la progression de la gauche aux législatives, les adversaires de ses réformes relèvent la tête. Mardi, le président du syndicat étudiant UNEF a menacé de préparer «une rentrée très offensive» si le projet de loi sur l'autonomie des universités n'est pas modifié. Et les syndicats de salariés ont manifesté leur opposition au contrat de travail unique, l'un des projets phare du gouvernement.
Mais Nicolas Sarkozy n'en démord pas: «Tout ce que j'ai promis de réformer, je le réformerai», a-t-il proclamé mercredi devant les parlementaires de sa nouvelle majorité. Un premier projet de loi comprenant des allégements fiscaux à hauteur de 11 milliards d'euros a été présenté au Conseil des ministres. Il devrait être suivi d'un vaste programme économique visant à encourager «le travail, la production et l'investissement» au détriment de «l'assistanat» honni par le président.
Nicolas Sarkozy estime que la gauche française aura du mal à contrarier ses plans. Comme il l'a expliqué au Parisien, le Parti socialiste est selon lui «trop faible pour gagner, trop fort pour se réformer».