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Selon des chercheurs danois, la conversion à l'agriculture biologique pourrait devenir un facteur déterminant dans le combat contre la malnutrition et contre la pollution de l'environnement.

par Alain Genestine 7 Mai 2007, 15:03 Agriculture-Sylviculture


Malnutrition

Le bio au secours

Ces chercheurs du Centre de recherche danois pour les aliments et l'agriculture biologiques affirment que la conversion au bio dans les pays d'Afrique subsaharienne pourrait y pallier la malnutrition en réduisant la dépendance aux importations.

Ils présentaient les résultats de leurs recherches à la Conférence internationale sur l'agriculture biologique et la sécurité alimentaire, organisée à Rome au siège de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Ces chercheurs ajoutent que l'abandon d'engrais coûteux entraînerait une baisse du prix de production pour les producteurs agricoles convertis au biologique. Enfin, ils font remarquer qu'ils cultiveraient des aliments plus diversifiés et plus résistants.

Mais ces chercheurs reconnaissent que la conversion aux pratiques biologiques à l'échelle industrielle, associée à l'usage des engrais et des pesticides, pourrait avoir un effet pervers. Dans un premier temps, les récoltes pourraient diminuer de 50 %. Cette perspective a tenu l'agriculture biologique à l'écart des débats sur la malnutrition dans le monde.

Toutefois, la conversion au bio de la moitié des exploitations agricoles en Europe et en Amérique du Nord d'ici 2020 n'aurait pas d'effets négatifs importants sur la sécurité alimentaire des pays de l'Afrique subsaharienne.

La production alimentaire globale baisserait, mais de manière moins importante qu'estimé auparavant. Les chercheurs concluent que l'amélioration de la qualité des terres et d'autres avantages liés à la culture biologique pourraient compenser la hausse conséquente des prix des produits alimentaires au niveau mondial.

La FAO a salué le rapport des chercheurs danois. Selon l'organisation, le nombre de personnes souffrant de malnutrition dans le monde est amené à augmenter.

Rapport de la FAO

De son côté, la FAO a publié un rapport intitulé Agriculture biologique et sécurité alimentaire. On y apprend que l'agriculture biologique n'est plus un phénomène réservé aux pays développés. En 2006, on y consacrait 31 millions d'hectares dans 120 pays. Elle représentait un marché de 40 milliards de dollars.

Le rapport fait ressortir quatre caractéristiques de l'agriculture biologique:

  • elle s'appuie sur des biens de production disponibles sur place;
  • elle n'utilise pas de carburants fossiles;
  • elle améliore le rapport efficience-coût;
  • elle améliore aussi la résilience des écosystèmes agricoles au stress climatique.
L'agriculture biologique a le potentiel de satisfaire la demande alimentaire mondiale, tout comme l'agriculture conventionnelle d'aujourd'hui, mais avec un impact mineur sur l'environnement. — Rapport de la FAO

Le rapport fait trois recommandations aux gouvernements;

  • allouer des ressources à l'agriculture biologique;
  • intégrer ses objectifs et ses actions dans leurs stratégies nationales de développement agricole et de réduction de la pauvreté;
  • mettre l'accent sur les besoins des groupes vulnérables.

Conférence internationale sur
l’agriculture biologique et la sécurité alimentaire

Rome, 03 - 05 mai 2007


Qu’entend-on par "agriculture biologique"?

L’agriculture biologique est un système de gestion globale de la production qui exclut l’utilisation d’engrais et de pesticides de synthèse et d’organismes génétiquement modifiés, réduit au maximum la pollution de l’air, du sol et de l'eau, et optimise la santé et la productivité de communautés interdépendantes de végétaux, d’animaux et d’humains. Une agriculture n’utilisant pas d’apports agricoles extérieurs, mais qui entraîne la dégradation des ressources naturelles (appauvrissement du sol en éléments nutritifs, etc.) n’est pas considérée comme « biologique ». En revanche, les systèmes agricoles qui n’utilisent pas d’apports externes, mais qui s’efforcent de respecter les principes de santé et de précaution de l’agriculture biologique sont considérés comme biologiques, même si l’agroécosystème n’est pas certifié « biologique ». D’un point de vue commercial, pour qu’un produit soit biologique, il doit être certifié et les produits dérivés doivent porter une étiquette attestant de leur nature biologique. Les labels « produit biologique » peuvent être soit certifiés par une tierce partie, soit accordés au titre d’un système de garantie participative. Le terme « agriculture », utilisé au sens large, inclut la foresterie et les pêches; en conséquence, la Conférence traitera également de l’aquaculture biologique et de l’exploitation écologique de produits forestiers non ligneux. Enfin, sont inclus dans les produits agricoles les denrées alimentaires, les fibres, les produits médicinaux et les matières premières cosmétiques.


Qu’entend-on par "sécurité alimentaire"?

La sécurité alimentaire est assurée quand toutes les personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie active et saine. (Sommet mondial de l’alimentation, 1996). Cette définition amplement acceptée est centrée sur les aspects suivants de la sécurité alimentaire:

Disponibilité alimentaire: La disponibilité d’aliments en quantité suffisante et d’une qualité appropriée, dont l’approvisionnement est assuré par la production nationale ou les importations (y compris l’aide alimentaire).

Accès à la nourriture: Accès de tous à des ressources adéquates (droits) leur permettant d’acquérir une nourriture adéquate et nutritive. Les droits sont définis comme l’ensemble de biens auxquels une personne est susceptible d’accéder en raison du contexte juridique, politique, économique et social de la communauté dans laquelle elle vit (y compris certains droits traditionnels tels que l’accès aux ressources communes).

Utilisation: L’utilisation de la nourriture dans le cadre d’une diète adéquate, d’eau potable, d’assainissement et des soins de santé de façon à obtenir un état de bien-être nutritionnel qui permette de satisfaire tous les besoins physiologiques. Tous ces éléments soulignent le rôle des facteurs non alimentaires dans la sécurité alimentaire.

Stabilité: Pour parvenir à la sécurité alimentaire, une population, un ménage ou une personne doit avoir un accès permanent à une nourriture adéquate. Cet accès à la nourriture ne doit être menacé ni par l’émergence de chocs soudains (par exemple, une crise économique ou climatique) ou par des événements cycliques (par exemple, une insécurité alimentaire saisonnière). Le concept de stabilité peut donc concerner à la fois la
disponibilité et l’aspect lié à l’accès à la sécurité alimentaire.

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