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CP et Tribune d'Alternative Libérale: Non au plan de soutien à la Grèce

par AL de Bx 13 Février 2010, 14:54 Europe

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Une réponse libérale à la crise grecque : prenons le chemin de la responsabilité !

Il est de bon ton depuis le début de la crise financière dont nous ne sommes pas sortis, même si certains indices récemment publiés sont positifs, de célébrer le retour des Etats dans le domaine économique et financier.

Confronté à une crise de confiance et de liquidité le système bancaire mondial ne pouvait, semble-t-il, continuer à financer l’économie réelle sans un soutien massif des Etats. C’est en tous les cas l’hypothèse qui a été retenue par la grande majorité des gouvernements qui ont avec diligence mis en place « des plans de sauvegarde » dont tous les établissements ont, directement ou indirectement, bénéficié dans les dix-huit derniers mois. Conséquence hélas prévisible, les dettes du système bancaire se sont agrégées aux déficits structurels des Etats. Elles n’ont pas disparu ; elles ont été nationalisées. 

Nous ne tenterons pas de faire l’historique de la crise grecque qui relance un débat largement idéologique, selon nous dépassé, entre les tenants d’un super Etat européen et ceux limitant l’Union Européenne à une large zone de libre échange. La réalité européenne est aujourd’hui à mi chemin entre ces deux conceptions : une zone de libre échange sur 80% de son territoire avec un noyau plus restreint doté d’une monnaie unique. Mais un noyau hétérogène, sans politique économique unique, ni même fortement coordonnée, compte tenu des disparités de niveau de développement, de déficits publics et de prélèvements sociaux.

La Grèce a triché, aidée, semble-t-il, par de grandes institutions financières dont la responsabilité doit être activement recherchée. Elle n’est sans doute pas la seule à être dans cette situation… L'Union Européenne a de son côté pêché en détournant le regard.

Or, les variables traditionnelles d’ajustement (inflation, dévaluation, conflits armés) ont largement disparu, et la croissance de sortie de crise est, pour l’avenir prévisible, des plus modestes. Les marchés découvrent ainsi que la restructuration de la dette souveraine – rééchelonnement, voire abandon partiel des intérêts et ou du principal – devient une hypothèse de plus en plus probable. L’absence d’un mécanisme institutionnel de soutien des pays « maillon faible » de la zone Euro, et la réticence de l’Allemagne à jouer un rôle moteur de support renforcent de surcroît cette probabilité.

Les déclarations incantatoires de l’Eurogroupe, et de la Banque Centrale Européenne, peuvent apporter un répit temporaire. Mais le doute est désormais dans les esprits des acheteurs de papier gouvernemental, d’où l’explosion des « spreads » de crédit sur les émissions nouvelles et les fameux « credit default swaps ».

Les observateurs ont, aujourd’hui et dans un avenir relativement proche, pour seule ligne de mire les pourcents de dettes publiques sur PIB. Selon les analystes de Natixis, repris par Thomson Reuters vendredi dernier, la Grèce passerait de 116 à 137% de 2009 à 2011, l’Italie de 114 à 121%, la Belgique de 98 à 109%, la France de 78 à 91%, et l’Allemagne de 75 à 84%. La feuille de route des spéculateurs est toute tracée. Celle des investisseurs aussi qui évitent les pays les plus endettés, a fortiori lorsque leurs prélèvements obligatoires sont déjà très élevés.

La sortie pure et simple de l’Euro n’est, a priori, pas une option viable et crédible. L’erreur a été commise ; il faut en supporter les conséquences, même si ceci doit nous amener à revoir drastiquement pour l’avenir les critères d’acceptation des candidats à l’Euro déjà membres de l’Union et les mécanismes de contrôle des finances publiques.

En l’absence de mécanismes institutionnels de soutien, de bons esprits suggèrent de faire racheter ou garantir la dette existante ou nouvelle par des institutions financières d’Europe Occidentale, qui procureraient un rehaussement de crédit. Ceci nous paraît dangereux pour l’avenir, et ce d’autant plus que les banques françaises sont déjà les premiers établissements créanciers de la Grèce.

Nous sommes en revanche sensibles à l’argument sur la crédibilité de la Banque Centrale Européenne. La crise grecque est l’occasion pour la BCE de démontrer son indépendance au moment où les pressions politiques sont de nature à repousser encore à plus tard les réformes structurelles indispensables au retour d’une économie saine. La crédibilité de la zone Euro est également en jeu. Elle doit démontrer au monde qu’elle peut garantir aux investisseurs un environnement monétaire stable et équilibré.

La solution doit effectivement être recherchée au niveau européen. Elle passe par une réduction significative des déficits publics et l’inversement de la tendance à une augmentation de la dépense publique observée dans tous les pays européens, petits ou grands, surtout lorsque les prélèvements sont à des niveaux qui ne laissent plus de marge de manœuvre.

Comme l’écrit ce jour un gérant de fonds dans le Wall Street Journal, « only supply-side reforms can save Greece », et nous ajouterons l’ensemble des économies de la zone. La médecine dure du FMI ou de l’Union Européenne ne peut, à elle seule, suffire à rétablir les équilibres et la crédibilité de la monnaie unique. Seule une politique massive de désengagement du secteur public et de réforme administrative peut contribuer à rendre confiance aux marchés. Les enjeux vont en effet bien au-delà de la situation grecque. Ayons le courage politique d’essayer les solutions libérales ; les seules susceptibles d’inverser la tendance.

Nos compatriotes touchent du doigt aujourd’hui avec l’exemple grec les conséquences concrètes d’un déficit et d’une dette publique hors de contrôle. Si la crise grecque peut avoir un mérite, c’est bien celui-là. Au lieu de discours lénifiants sur une France prétendument à l’abri d’une telle crise, parlons avec courage aux Français. Ils ont toujours su se ressaisir le moment venu.

Jean-Claude Gruffat, Président du Conseil d’Orientation du club Réforme & Modernité
Louis-Marie Bachelot, Président d’Alternative Libérale
Didier Salavert, Vice-Président d’Alternative Libérale
Aurélien Véron, Président du Parti Libéral Démocrate


Je vous prie de bien vouloir trouver ci-joint un communiqué de presse
d'Alternative Libérale intitulé "Zone Euro : quand l’irresponsabilité
devient mode de gouvernance !".


Vous en souhaitant bonne réception.

Très cordialement,

Louis-Marie Bachelot
Président d'Alternative Libérale

Communiqué de Presse
Vendredi 12 février 2010

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Face à la crise de la dette souveraine de plusieurs Etats membres de la zone Euro, Alternative Libérale rappelle qu’il ne peut y avoir de liberté sans responsabilité. Elle s’oppose donc fermement au plan de soutien à la Grèce quelles qu’en soient les modalités.
La Grèce est au bord de la faillite si elle ne l’est pas déjà techniquement. Cette situation n’est pas le fait d’un désastre naturel ou d’un fléau qui se serait abattu sur le pays et qui justifierait compassion et solidarité. Elle est le fait d’un train de vie largement au dessus des moyens de cet Etat. Pire la Grèce a dissimulé son déficit aux autorités européennes pendant des années. Et pire encore, la Grèce a truqué ses comptes nationaux grâce à des montages complexes avec l’aide de banques d’affaires !
Venir en aide à la Grèce est donc un signal fort que, pour les Etats comme pour les établissements financiers, l’irresponsabilité, si ce n’est la malhonnêteté, est « récompensée ». Il ne fait aucun doute qu’un nombre grandissant de citoyens européens en prendront acte à titre personnel.
Aucune démocratie authentiquement libérale, aucune société libre, ne peut ainsi survivre longtemps au principe d’irresponsabilité érigé en mode de gouvernance.
La faillite de la Grèce ne menace en rien la France. Elle ne pourrait au contraire que la servir en faisant enfin prendre pleinement conscience à l’Etat français des conséquences potentielles de ses propres gabegies.

Voir blog de librement vôtre de LHC:

Pourquoi il ne faut pas aider la Grèce

Voir aussi ci-dessous la vision du PLD par son président Aurélien Véron:

En fragilisant l’euro, la crise grecque menace 11 ans de construction de notre devise commune. Le Parti Libéral Démocrate ne souhaite pas que l’Europe se désolidarise de la Grèce, mais s’oppose à toute aide financière tant qu’elle n’aura pas amorcé une politique d’assainissement de ses finances publiques, ni engagé les réformes structurelles indispensables à son redressement. La première mission d'une bonne gouvernance de la zone euro, c’est d’assurer le respect strict des principes fondateurs de l’euro concernant les déficits publics et la dette. Nous en sommes loin. Surtout, une crise beaucoup plus grave se profile derrière ces évènements inquiétants : l’explosion de la bulle des dettes publiques. Après la Grèce, l’Espagne, le Portugal et peut-être un jour la France risquent à leur tour l’insolvabilité pour leur gestion calamiteuse des finances publiques. C’est pourquoi nous devons anticiper sur l’avenir et engager l’Europe dans une thérapie collective de choc : réduction massive des dépenses publiques de ses Etats membres et mise en œuvre des mesures de libération de la croissance. C’est la condition pour préserver notre économie et notre qualité de vie.

Les Français doivent-ils cotiser deux ans de plus pour financer les préretraites des Grecs promises par leur gouvernement irresponsable ? Nous ne voulons pas cautionner le trucage massif de ses comptes par la Grèce, ni sa gestion exécrable des finances publiques. Nous ne voulons pas que cette aide lui permette de repousser d’autant les réformes essentielles. Enfin, la perspective que chacun des états de la zone euro puisse se défausser de sa dette publique sur les autres pays membres suscite la crainte d'une gabegie généralisée. La construction européenne repose avant tout sur la transparence et la confiance que les Etats membres s'accordent l'un à l'autre. La zone euro n'y fait pas exception, bien au contraire. Agissons en responsabilité et exigeons de chaque Etat membre qu’il fasse de même. La crise grecque ne trouve pas son origine dans la spéculation sur les marchés financiers mais dans une gestion politique corrompue décourageant les entreprises et la croissance. La Grèce prouver à l’Europe sa volonté de réellement agir dans le respect des règles communes en annonçant des mesures concrètes.

L’OCDE a calculé que pour ramener le poids de 120 % du PIB à 60 % dans les 15 ans, la Grèce devrait revenir à l’équilibre budgétaire avant 2015 puis rester en excédent les années suivantes. Le poids de la bureaucratie étant estimé à 6.8 % du PIB par la Commission Européenne, contre 1.5 % en Suède, le gouvernement grec doit commencer par la réduire, ainsi que les salaires de la fonction publique après des années d’augmentation insensée. Ensuite, il doit parvenir à établir une collecte des prélèvements obligatoires performante afin de réduire la part de l’économie parallèle estimée à 30 % du PIB. Le coût des pensions de retraites est également inquiétant : le poids des retraites du seul secteur public passera de 11 à 24 % du PIB dans les quarante prochaines années. C’est pourquoi l’ensemble des régimes de retraite doit s’aligner rapidement sur le taux commun en Europe, 67 ans. Enfin, la corruption généralisée place la Grèce en 72ème position mondiale selon le classement de Transparency International, source de gaspillages et d’atmosphère peu propice aux investissements. Il n’est pas étonnant que la Grèce reste le dernier pays de l’OCDE en terme d’environnement favorables aux affaires selon le classement annuel de la Banque Mondiale. Il est donc essentiel que la Grèce modernise son économie en simplifiant le marché de l’emploi et les réglementations trop nombreuses, sources de chômage et de corruption.

Certes, la responsabilité est partagée. Ce pays a menti sur ses comptes depuis la préparation de son entrée dans l’euro, mais les fondateurs de l’euro l’ont accepté depuis l’origine, pour des raisons politiques injustifiées, et dont nous mesurons aujourd'hui l'irresponsabilité. En outre, si ce pays n’a pas respecté les critères de Maastricht en laissant exploser ses déficits publics, la France n’a pas fait beaucoup mieux. La Grèce n’a pas réformé son modèle pour libérer ses forces vives et le rendre productif, la France non plus. La défiance qui frappe la Grèce aujourd’hui menace de nous arriver demain. Le Parti Libéral Démocrate appelle donc tous les dirigeants de l’Union Européenne à mettre immédiatement en action un plan drastique de réduction des dépenses, pour sauver la zone Euro et nos économies fragiles.
 
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commentaires
S
<br /> Bravo !<br /> <br /> <br />
Répondre
A
<br /> Merci de votre commentaire court soit-il, cependant réconfortant.<br /> <br /> <br />

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