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Europ'AL (9)

par Alain Genestine 1 Août 2008, 22:40 Europe

Une Europe confédérale, libérale. Des nations fédérales constituées de provinces autonomes seraient un vecteur de prospective sociaux-économique. En France l'Etat centralisateur limite nos entreprises, nos initiatives, nous prenons du retard sur tout, sauf de parler, faire du vent. Nos gouvernances conservatrices de tous bords, voire bolchevich, nous privent de Liberté. Un ordre établi trop prononcé, un mouvement absent, du retard sur tout, malgré de bonnes volontés. Nous avons fabriqués un beau mur, l'escalader en devient impossible. D'autres nations, aussi en crise, s'en sortent mieux, car moins d'Etat et plus de Liberté.

Au moment où on commence à inciter les Français à limiter l’utilisation de la climatisation et du chauffage, trier leurs déchets et investir dans les énergies renouvelables plusieurs de nos voisins paraissent résolument en avance. En Allemagne, en Autriche ou au Luxembourg, de nombreuses initiatives nous montrent qu’au-delà des blocages juridiques et politiques, le développement durable est avant tout une question de volonté.

«  Porter de gros pull-overs », c’est ce que préconise le sénateur des finances de Berlin Thilo Sarrazin pour limiter les dépenses de chauffage. Une idée qui illustre bien le pragmatisme des politiques environnementales outre-Rhin. Alors que les responsables politiques français peinent concrétiser leurs ambitieux discours sur le développement durable, des localités comme Marburg en Allemagne, Güssing en Autriche, ou Beckerich au Luxembourg ont déjà développé de véritables politiques d’indépendance énergétique. Güssing, peut se vanter d’être « la seule ville en Europe totalement autonome en énergie grâce au renouvelable » comme l’affirme Reinhard Koch, directeur du Centre européen des énergies renouvelables. Avec ses 35 installations de production d’énergie verte, la ville fournit électricité et chaleur à ses habitants grâce à la biomasse et l’énergie solaire, ainsi que du biodiesel à base de Colza. Une autonomie que le maire écologiste de Beckerich, Camille Gira compte bien atteindre avec déjà 90 % des ménages connectés au système de chauffage urbain au biogaz, 10 % des habitants équipés en panneaux solaires, et une chaudière à bois en construction.

Une vision volontariste de l’écologie

Des initiatives comme celle d’une association de la ville de Fribourg, en Allemagne, qui a équipé le toit du stade en panneaux photovoltaïque grâce à l’investissement de 158 habitants montrent une véritable volonté citoyenne. La revente de l’électricité ainsi produite assure des revenus à ces petits actionnaires, tout en contribuant à la protection de l’environnement. Le conseil municipal de la ville de Marburg est allé plus loin en optant pour la contrainte. Un arrêté municipal oblige les propriétaires construisant à neuf ou rénovant toiture ou système de chauffage à installer 1 m2 de cellules photovoltaïques pour 20 m2 de surface habitable sous peine d’une amende, de 15 000 euros à l’origine, revue à la baisse à 1000 euros. Initiative courageuse ou « dictature écologique », une telle législation est impensable en France, d’autant qu’elle concerne un site médiéval classé.

Un cadre légal peu propice en France

Les difficultés rencontrées par des projets de développement durable ambitieux en France s’expliquent en partie par des blocages d’ordre juridique et politique. D’abord le choix du nucléaire comme principale source d’électricité s’est fait au détriment de la recherche d’autres sources plus durables. Ensuite, le renouvelable allemand, autrichien, s’est en grande partie développé sur des initiatives locales, grâce au rassemblement de petits actionnaires, avant d’être exploité à grande échelle. Or les projets d’investissements participatifs dans les énergies renouvelables, comme celui de Fribourg, se heurtent en France à des obligations d’information très lourdes au-delà de 99 investisseurs. Du côté des énergéticiens, le plafonnement des tarifs de rachat et la lourdeur des procédures administratives à effectuer pour pouvoir vendre de l’électricité verte freinent les investissements de grande ampleur.
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