C'est une philosophie politique. Il existe une ethique libérale, mais surtout pas de morale libérale.
On ne peut (et il ne faut surtout pas) distinguer le libéralisme philosophique et le libéralisme économique.
Le libéralisme est bien entendu basé sur la liberté individuelle dont découle immédiatement la notion de responsabilité. La notion de propriété n'est qu'une conséquence de la liberté. Il n'y a pas de liberté sans propriété et la première propriété est la propriété de son corps. La limite à sa liberté est la liberté des autres.
Le libéralisme est le premier mouvement qui attribue des droits à chaque être humain. Et non des droits régissant les êtres humains entre eux. L'idée nouvelle du libéralisme consiste à attacher des droits imprescriptibles à chaque être humain indépendamment de sa naissance ou de sa position dans la société.
C'est le libéralisme qui a fortement inspiré la déclaration universelle des droits de l'homme et la constitution française.
Les députés libéraux ont par deux fois, avant et après Napoléon contribués à abolir l'esclavage en France.
Les libéraux ont toujours été extrêmement méfiants vis à vis de l'état sous toutes ses formes. Ils l'accusent de ne pas avoir de contre pouvoir "naturel" au contraire du marché qui trouve lui-même ses limites. Le marché rétribue ceux qui rendent des services aux autres, alors que les institutions rétribuent la naissance ou le mérite.
Aujourd'hui, la présentation du libéralisme et des libéraux est complètement falsifiée et truquée par les étatistes. Ils ont inventé le terme néo libéralisme qui n'a aucun sens. L'ultra libéralisme ne veut également rien dire. Les libéraux ne sont pas plus ou moins "ultras" aujourd'hui qu'il y a cent cinquante ans. Il n'y a aucune définition admise de ces termes autre que celle des adversaires du libéralisme.
Le libéralisme prone la propriété absolue des êtres humains sur leur corps. Pour un libéral il est hors de question d'empêcher quelqu'un de fumer, de prendre des drogues ou de se prostituer, de même que la propriété de la femme sur son corps, associée à la théorie du premier occupant lui donne le droit incontestable de pratiquer un avortement.
Les adversaires du libéralisme sont les organisations holistes qui nient ou réduisent le rôle et la place de l'individu : la tribu, la famille, le clan, le gang, la cité, la nation, la patrie, les religions et les morales imposées.
Un libéral ne se préoccupe jamais de savoir si une loi est bonne ou mauvaise mais si elle est nécessaire. Un libéral ne résoudra pas les problèmes courants en édictant de nouvelles lois. Avant de faire une loi il se demandera toujours si on ne peut pas résoudre le problème sans en faire une. Il vérifiera que les lois précédentes sont bien appliquées. Quand une loi est obsolète, il la supprimera.
Pourquoi ne peut-on pas parler de morale libérale ? Parce que le libéralisme est extrêmement tolérant. Il tolère toutes les morales auquelles l'individu peut librement adhérer et qu'il peut librement quitter tant qu'elles n'empiètent pas sur la liberté des autres. Les religions font partie des morales auxquelles ont peut librement adhérer. La notion de laïcité est donc intimement liée à l'éthique libérale : liberté de culte quel qu'il soit et liberté d'être athée ou agnostique.
C'est pourquoi les Etats Unis ne sont pas une nation libérale comme on l'entend souvent. Le puritanisme américain en tant que morale imposée, l'opprobre sur les athées, le nationalisme exacerbé sont tout à fait contraire au libéralisme.
Il y a différentes sensibilités libérales allant de droite à gauche. Une chose est sure, on est libéral avant d'être de droite ou de gauche.