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La "Panarchie" par Alain GENESTINE

par AL de Bx 16 Février 2013, 14:11 Libéralisme

Note de Gian Piero de Bellis


Ce texte fait partie d'un livre Libres ! qui est le résultat d'un effort collectif de 100 auteurs.


Dans sa contribution, Alain Genestine introduit le concept de la Panarchie à ceux qui n'ont encore entendu parler de ce méthode de tolérance et de choix libre et volontaire, par tous et partout, en ce qui concerne l'organisation sociale.

Une idée simple pour résoudre des problèmes qui apparaissent très complexes (la vie en commun) mais qui redeviennent simples une fois que nous appliquons les recettes de la liberté et des choix volontaires.

 


 

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Imaginez une vision qui englobe des systèmes politiques traités formellement, dans lequel chacun d’entre nous serait libre de choix politique, c’est-à-dire, celui d’opter pour son principe d’organisation sociale. La politique décidée par chacun de nous. L’individu redeviendrait un individu responsable, ce qu’il devrait être par nature.


Ce métasystème pourrait être apparenté à une forme néo-politique de « coaching », où chacun s’affilie en toute liberté au sein d’une gouvernance de son libre-choix, voire de sa propre conception s’il y a lieu, et où les différentes règles du droit international s’appliqueraient aux rapports entre les individus desquels ils dépendraient.


Cette vision, ou théorie, existe, elle est appelée : « la Panarchie ». Voici quelques références sur l’historique du terme et son évolution : [1] [2] [3] [4] [5] [6].

« La Panarchie est une méthodologie sociale basée sur le principe du volontarisme et la pratique de la tolérance. » (Gian Piero de Bellis)

La panarchie ?

L’avenir de l’humanité sans aucun doute : vous n’êtes pas satisfait de votre gouvernement choisi ? Un meilleur existe ? Vous en changez, c’est très simple. Tout comme le libéralisme, la panarchie n’est pas une idéologie comme peuvent l’être le communisme ou le socialisme. Il est aisé de le comprendre tant cette théorie implique d’accepter toutes les formes d’idéologies existantes dans la mesure, comme cité plus haut, où celles-ci sont librement choisies, consenties par ceux qui y adhèrent.


La panarchie et non le « panarchisme ». En effet, la panarchie n’est en rien une conception politique. Retirons de notre esprit les corollaires pour favoriser l’extra-territorialisme, le multi-gouvernementalisme, voire des lois personnelles. Nous changeons radicalement d’ère, cette vision sera en sorte la fin du politique et l’émergence pratique : universaliste (cohérente, acceptable partout et pour tous en toute situation) ; personnaliste (l’ère des individus et non des masses, alliés en respect) ; volontariste, outre la famille, il n’est pas exclu d’appartenir à un groupe, une communauté, dans le respect et la liberté de choix.


Tout dogmatisme et vision approximative de cette théorie serait sujette à un écueil. Il est inconcevable d’écrire sur la panarchie sans mentionner l’anarchie, car les deux théories ont en commun le libre-choix. Précision, parlant d’anarchie, il est opportun d’en connaître les deux axes de la contestation de la domination.


Il s’agit en premier lieu d’entendre le strict anarchisme politique qui dissocie société et gouvernement, et non le second représentant le socialisme utopique qui conçoit la possibilité d’une vie humaine hors de la cité, de sources stoïciennes cyniques pour faire de l’État de nature un État pleinement social. Le premier axe prône l’individu, la responsabilité, et surtout la propriété.


En pratique, l’anarchisme comme doctrine débute toujours par se concevoir comme critique d’une société présente dans laquelle s’exerce une domination : il a devant lui ce dont il prône l’abolition. Un impératif pratique interpelle alors en permanence l’élaboration même de la théorie critique. De ce fait il n’est pas aisé d’évoquer de véritables expériences anarchistes, car il est toujours probable assurément de distinguer des éléments de domination qui les invalideront aux yeux d’une critique plus radicale. Les concrétisations politiques de l’anarchisme sont ainsi autant d’occasions de vérifier sa diversité.

Comme le fond de la doctrine anarchiste consiste à dissocier la société de la hiérarchie, en général, l’anarchie implique logiquement la notion de libre-choix. Et en effet, la panarchie insiste fortement sur cet aspect, ce qui engendre la possibilité de cohabitation, c’est-à-dire la liberté de communautés librement constituées, et ainsi de vivre comme elles l’entendent, du moment où elles n’imposent à quiconque leurs choix.


Les libéraux recherchent par tous moyens à endiguer cette omniprésence et cette continuelle expansion de l’État, surtout en ces périodes de crise. Le principe de la panarchie pourrait assurément contribuer, étape par étape, à composer avec les différents desseins des États. Un exemple, la coexistentialité, où le monde sera uni autour d’un même pouvoir territorial, non plus divisé en plusieurs pays, mais seulement en une douzaine de sociétés en concurrence. Une vision qui donnerait aux individus l’assurance d’être protégés de tous les maux actuels (corruption, incompétences, démagogies de gouvernements qui se succèdent à eux-mêmes).


Des essais plus détaillés pourraient être fournis, afin de mesurer que la panarchie est la solution aux frictions nationalistes… Cependant comment ce méta-système pourrait-il apparaître au sein de nos sociétés, alors que nous sommes contraints aux États-providences, au keynésianisme ambiant ?

  • Premièrement il suffit déjà d’en connaître le concept, et ainsi le diffuser. L’avenir décidera pour lui, quand enfin assez de personnes voudront bien l’envisager, le comprendre. Ce qui est important, actuellement, c’est d’exprimer cette idée en syntonie avec les sentiments et les besoins de notre temps pour se préparer à sa réalisation. Dans l’état actuel de nos sociétés sclérosées, ce principe est futuriste.
  • Secondement, nous venons de franchir un nouveau siècle que j’appellerais le millénaire du savoir et de la connaissance, celui d’un développement fantastique dont la culture, l’esprit du « laissez faire, laissez passer » devrait nous conduire à terme à la panarchie.

Imaginez, aucune interdiction matérielle, l’homogénéité et l’hétérogénéité selon les désirs de chacun, le cosmo-politeia, la variété en tout genre, ce que je nomme le précepte de Diversité. Imaginez, aucune interdiction personnelle, pas de source conflictuelle d’aucune sorte, ni ainsi endurer quelque pouvoir externe, forcément corrompu, le précepte intitulé de la Cohérence.


Imaginez, aucune interdiction politique, où chacun est libre de son expérience d’organisation sociale et riche de projets en tout genre, de l’originalité par les êtres dans tous les domaines de la vie, ce précepte que je dis Individualité. Rien n’est utopie quand la libre tolérance est nommée Liberté. Voici quelques exemples [7] de certains auteurs tant économistes, philosophes, sur cette théorie : « La Panarchie ».

Et voici mon seing : « Faisons ensemble la Liberté, la Liberté fera le reste. »

 

Alain GENESTINE

 


 

Références

[1] France Patric (Franciscus Patricius)
http://plato.stanford.edu/entries/patrizi/#1
http://www.istrianet.org/istria/illustri/patrizi/schiffler.htm

[2] Paul Emile de Puydt, Panarchie
http://www.panarchy.org/depuydt/1860.fr.html

[3] Gustave de Molinari, De la production de la sécurité
http://www.panarchy.org/molinari/securite.html

[4] Gustave de Molinari, Les Soirées de la Rue Saint-Lazare (Onzième Soirée)
http://www.panarchy.org/molinari/11.html

[5] Max Nettlau, Panarchie. Une idée oubliée de 1860
http://www.panarchy.org/nettlau/1909.fr.html

[6] Gustave de Molinari, Les Soirées de la Rue Saint-Lazare (Septième Soirée)
http://www.panarchy.org/molinari/7.html

[7] Panarchie - Panarchy - Panarchia - Panarquia
http://www.panarchy.org/indexes/panarchy.html

 


 

Info

Cet article sur la Panarchie fait partie d'une série de textes rédigés par 100 auteurs cordonnées par Ulrich Génisson et Stéphane Geyres. Cela récite la présentation:

« Libres ! » voilà ce qu’ont déclaré les 100 auteurs regroupés autour de cet ouvrage dans un même élan de Liberté, faisant fi de leurs origines diverses, leurs formations ou leurs parcours de vie – Des universitaires, des artisans, des ouvriers, des médecins, des avocats, des étudiants unis par cette Liberté chérie. La Liberté, voilà la réponse trouvée à la crise que traverse notre société. Déclin du système de santé, d’éducation et de retraite, incertitudes face à l’avenir, l’immigration, l’environnement, misère qui guette de plus en plus l’individu... Autant de problèmes auxquels chaque auteur s’attelle avec encore et toujours la même réponse: La Liberté. Qu’est-ce que la Liberté, où en sont les limites, comment peut-elle nous permettre de vivre mieux ? C’est justement ce que les auteurs sollicités dans cet ouvrage, texte après texte, ont tenté d’expliquer le plus simplement possible dans 100 sujets.

Pour plus d'information se référer à:

Le site web
http://lamaininvisible.org

La page Facebook
https://www.facebook.com/lamaininvisible

L’extrait libre du livre
http://lamaininvisible.org/1611926583/

 

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Panarchie
De Wikiberal:

La panarchie est une théorie politique prônant la coexistence de tous les systèmes politiques, où chacun s'affilie librement au gouvernement de son choix (ou ne s'affilie à aucun gouvernement), et où les règles du droit international s'appliquent aux rapports entre individus dépendant de gouvernements différents. Le terme a été inventé en 1860 par le belge Paul Émile de Puydt, mais d'après Gian Piero de Bellis on trouve déjà le mot « panarchie » chez un philosophe cosmopolite France Patric (Franciscus Patricius, 1529-1597) dans son traité « Nova de universis philosophia » (« Nouvelle Philosophie à propos des Univers ») publié en 1591.

Les panarchistes affirment que la panarchie est anti-politique, puisque tous les pouvoirs politiques (impôts obligatoires, règlements imposés, autorité gouvernementale et administrative) disparaissent pour laisser place aux seuls rapports volontaires entre les hommes. La panarchie a beaucoup en commun avec plusieurs formes d'anarchisme.

On emploie aussi le terme de « Panarchisme », pour faire référence à :


« L’ensemble des connaissances et des pensées en rapport avec des théories et des pratiques liées au volontarisme non-territorial et aux communautés autonomes (Panarchies), considérées comme les alternatives appropriées pour promouvoir la paix, la liberté, la propriété et les réformes, au lieu d'installer ou continuer avec des communautés coercitives, exclusives, uniformes, territorialistes, plus ou moins centralisées, et se disant idéales et se présentant comme les meilleures pour tous, qu'ils soient d'accord ou non. »
    — John Zube, L’Évangile de la Panarchie, 1986

L’inventeur de la panarchie, Paul Emile de Puydt, présente la panarchie comme une forme de tolérance politique, succédant à la tolérance religieuse aujourd'hui presque partout admise dans le monde.

Une objection courante est que la panarchie existe déjà aujourd'hui d'une certaine façon : si l'on n'est pas satisfait d'une politique, on peut toujours quitter le pays et s'installer ailleurs. Mais la panarchie préconise l’a-territorialisme intégral (plutôt que l’extra-territorialisme qui est admis actuellement par le droit positif en diplomatie), c'est-à-dire "la fin du monopole de tout pouvoir territorial et de toute prétention à ce pouvoir, partout et pour tous" (selon Gian Piero de Bellis). La gouvernance n'est plus liée à un territoire donné, plusieurs gouvernements peuvent régir un même territoire, ce qui n'empêche pas des confédérations ou des alliances pour des questions territoriales qui relèvent des fonctions régaliennes, comme la défense.

Citations

  • « La panarchie est une méthodologie sociale basée sur le principe du volontarisme et la pratique de la tolérance. »
        — Gian Piero de Bellis
  • « La fin du territorialisme, c’est-à-dire la fin du monopole territorial de l’État souverain, est ce que les sympathisants de la Panarchie demandent. »
        — Gustave de Molinari
  • « Ce méta-système pourrait être apparenté à une forme néo-politique de « coaching », où chacun s‘affilie en toute liberté au sein d‘une gouvernance de son libre-choix, voire de sa propre conception s‘il y a lieu, et où les différentes règles du droit international s‘appliqueraient aux rapports entre les individus desquels ils dépendraient. »
        — Alain Genestine, La Panarchie, Libres ! 100 idées, 100 auteurs

Liens externes

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commentaires
P
J'adore...
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D
<br /> Daniel Thureau L'offre et la demande,<br /> véritablement adaptée à la politique...?....<br />
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O
<br /> Olivier-Benoît Garand Lol lol lol ...<br /> <br /> Et entre les deux modèles il n'existe rien qui mérite ni l'attention ni un quelconque<br /> développement, bien sur.<br /> <br /> Il est vrai qu'en plaçant "surtout" la propriété comme l'axe qu'il faudrait prôner, on sort de<br /> facto de toute idée de libéralisme ...<br /> <br /> Au moins c'est clair.<br />
Répondre
O
<br /> Olivier-Benoît Garand C'est comme une voiture de sport sur un chemin vicinal ... si on appuie trop, ca devient limite<br /> irresponsable ...<br /> <br /> Le libéralisme dans la configuration actuelle, oui ... appuyons un peu trop et il arrivera des<br /> bricoles.<br />
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I
<br /> Inma Abbet:<br /> <br /> <br /> La liberté est un concept malaisé à définir. Comme tous les mots dont l’héritage s’étend à travers l’histoire, tout en continuant d’être actuels et vivants, avec de nombreuses significations et<br /> des usages encore plus nombreux, sons sens peut paraître à la fois précis et nébuleux. Chacun possède une définition de la liberté qui lui est propre, de son champ d’application et de ses<br /> limites. Cela tient à des raisons de culture générale, de lectures et d’expériences personnelles. Le libéralisme, comme courant de pensée issu de la notion de liberté a souvent été l’objet d’un<br /> pareil éparpillement sémantique. Il serait réducteur de classer le libéralisme parmi les doctrines économiques, ou de le borner à une attitude évasive concernant les questions de société, d’en<br /> faire un élément d’idéologie politique ou un principe abstrait de droit, voire une forme d’individualisme ne s’appliquant que dans certaines situations. Or, le libéralisme est toute une<br /> philosophie, où la réflexion, partant de l’individu et de ses droits naturels, peut jouer un grand rôle dans tous les domaines de la vie. Il est ainsi surprenant, rare et intellectuellement<br /> stimulant de lire un ouvrage comme Libres !, dans lequel une centaine d’auteurs de tout horizon –ils sont chefs d’entreprise, avocats, étudiants, artistes, enseignants, économistes,<br /> journalistes, architectes, informaticiens, écrivains etc…-  se sont donné rendez-vous pour analyser, chacun dans leur domaine, la question de la liberté dans une multitude d’aspects. En<br /> lisant les différents articles, le libéralisme apparaît, loin du rejet irrationnel dont il fait l’objet chez un certain nombre d’auteurs et de communicateurs –qui l’affublent des préfixes<br /> hyperboliques et vides de sens, tels néo- et ultra-, ou de l’adjectif infamant sauvage-, comme la seule pensée d’adressant à la fois à la majorité et à la plus petite minorité qui soit,<br /> c’est-à-dire l’individu.<br /> <br /> <br /> On y retrouve des problématiques d’ordre général et des questions davantage françaises. Le livre explore un grand nombre de situations concrètes, et des sujets comme le travail, l’entreprise, la<br /> monnaie, l’éducation, la recherche, le jeu, l’immigration, le système de soins, l’euthanasie, le commerce… On apprend, par exemple, que L’État Prend la Moitié de Votre Salaire, par D.<br /> Vincent ou  Le Triste Déclin du Port de Marseille, par B. Dimessaglio. Il y est également question du miroir déformant des médias et du manque d’information chez un public, que l’on<br /> voudrait plus éclairé, de journalistes et d’étudiants (La Propagande Antilibérale, par Ch. Anderson et L’Inculture Économique des Français, par J-L. Caccomo. Il est question de<br /> la définition de la propriété privée, principe essentiel des libertés économiques (Libéralisme et Propriété Privée, par H. Lepage), du rapport, basé sur l’histoire du XVIIIe siècle,<br /> entre l’impôt et la révolution (L’Impôt Mène Toujours à la Révolution, par Th. Heinis). On y retrouve un grand nombre de situations où la liberté individuelle, au-delà des idéologies et<br /> des distinctions droite-gauche, se révèle une valeur indispensable pour le développement et la survie de toute société. Une liberté trop souvent contrée ou entravée par des mesures étatiques ou<br /> collectivistes, par des institutions visant le « bien commun » qui, en établissant des règlements et des plans, escamotent les parcelles de droit individuel que les auteurs de cet<br /> ouvrage nous invitent à nous réapproprier.<br /> <br /> <br /> Ces réflexions sur la liberté sont souvent accompagnées de citations d’écrivains, économistes, philosophes anciens ou contemporains. D’Épictète à Murray Rothbard, en passant par Adam Smith,<br /> Alexis de Tocqueville, Frédéric Bastiat, Friedrich Hayek et Ludwig von Mises, parmi bien d’autres. Leur pensée mène le lecteur à percevoir l’État comme une notion abstraite, une illusion d’unité<br /> et d’égalité dont la puissance, sous prétexte de « justice sociale » abrite toujours le germe du désordre, de la dérive totalitaire et de l’esclavage, ce qui est toujours compris dans<br /> l’idée de façonner, de planifier la vie publique et privée des individus. À l’encontre des pires utopies, la pensée libérale exprimée par les auteurs de Libres !, appuyée sur celle<br /> d’indispensables prédécesseurs, nous rappelle la complexité des rapports humains, les avantages de l’imprévisibilité, du libre choix et du marché libre, l’intérêt de toute société à ne pas brimer<br /> ou briser les échanges spontanés, le besoin de respecter les principes de libre consentement, de non-agression, la primauté de l’Être humain sur l’intérêt général de la société…  On prend<br /> conscience du fait que, loin d’être un acquis, la liberté est un bien fragile ; méprisée en politique, il est toujours plus difficile de la revendiquer, car la notion de responsabilité qui<br /> va avec est peu rassurante et il peut paraître plus confortable d’évoluer dans un monde aux valeurs figées, aux normes dictées par d’autres. Pourtant, s’interroger sur la liberté est un exercice<br /> d’honnêteté intellectuelle nécessaire.<br /> <br /> <br /> Cependant, le fait de considérer la question de la liberté ancrée dans le moment présent, n’empêche pas les projections sur l’avenir des sociétés, où la volonté des citoyens –et l’affaiblissement<br /> du pouvoir étatique- entraînerait des organisations nouvelles fondées sur la primauté du droit et les rapports contractuels à la place de la contrainte exercée par le pouvoir politique actuel.<br /> C’est ainsi que la panarchie (A. Genestine, La Panarchie) apparaît comme une vision possible d’une structure ou communauté humaine à laquelle chacun pourrait s’associer<br /> librement, dont la gouvernance serait une affaire de libre choix, où les règles du droit international s’appliqueraient aux rapports entre individus. Un monde basé sur le libre consentement et le<br /> libre-échange, naturellement  équilibré, en somme. La plausibilité d’organisations humaines sans État éloigne la notion de panarchie d’une quelconque utopie. Ressemblerait-elle<br /> davantage à l’idée d’une Ville-État, avec les avantages de la proximité entre les habitants, ce qui empêcherait toute planification imposée de l’extérieur ? L’exemple de la ville me fait<br /> penser que, aussi séduisante que l’idée de panarchie puisse paraître, elle ne serait pas à l’abri de certaines fragilités. Une ville a toujours des portes, au sens métaphorique du terme.<br /> Les frontières d’une ville ou communauté librement organisée et choisie sont comprises dans les règles du jeu que ses habitants ont acceptées. Ces règles de jeu peuvent évoluer, mais, souvent,<br /> c’est l’environnement et l’espace qui évolue avant. Si les utopies architecturales et urbanistiques du XXe siècle sont un mauvais exemple –les différences entre les projets d’origine et<br /> l’évolution de l’espace et de son affectation tiennent davantage au fait qu’elles ont été imaginées et mises en place en prévoyant les besoins des futurs habitants, mais sans leur concours-, les<br /> changements d’affectation, d’utilité ou de sens de l’espace semblent être des constantes, des développements inéluctables dans l’histoire des villes. Cela concerne particulièrement la gestion de<br /> la complexité. Personne ne peut prévoir l’évolution de la ville, la manière dont elle va, soit péricliter, soit se développer. La règle du jeu d’une communauté pourrait-elle accompagner son<br /> expansion ? En défaisant la notion d’utopie, toujours liée à un environnement fermé, la coexistence de plusieurs sociétés qui &eacut<br />
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