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Delanoë et la découverte du "libéralisme politique"

par Alain Genestine 2 Juillet 2008, 09:17 Libéralisme

Bertrand Delanoë vient de jeter un pavé dans la mare aux grenouilles. Il a dit qu’il était « libéral ».

Source "les 4v "de B.Trémeau

Et, pour nous, il a raison de le dire ! Car le « libéralisme », le libre-échange des biens ou des services entre les hommes aboutit toujours à produire le maximum possible de richesses. Chacun essayant d’apporter sur le marché le plus possible de biens pour les transformer en argent et mettre cet argent dans sa poche. Et quand un gouvernement supprime cette motivation, en décidant par exemple de donner à tous les paysans le même salaire, les paysans ne cherchent plus à produire le plus possible pour gagner plus possible. La production chute. Le « Grand bond en avant » de Mao en Chine a fait mourir de faim entre 20 et 30 millions de Chinois…

Mais le libéralisme a un inconvénient majeur. Il aboutit à des inégalités des revenus. Ceux qui sont en bonne santé, ceux qui sont intelligents, ceux qui n’ont pas peur de travailler ou ceux qui n’hésitent pas à prendre des risques en innovant gagnent plus d’argent que ceux qui sont infirmes, qui sont débiles, qui sont toujours fatigués, ou qui préfèrent la sécurité d’un travail de fonctionnaire. Nous sommes tous différents les uns des autres. Ce que notre travail nous permet d’apporter sur le marché a nécessairement une valeur différente. Il y a donc des riches et des pauvres. Il y a toujours eu des riches et des pauvres…

Avec la mondialisation, il y en aura de plus en plus. La taille du marché devient planétaire. Des milliards d’hommes peuvent être intéressés par ce que je peux leur offrir. Je peux donc avoir des milliards de clients. Et avec les progrès technologiques, ces clients sont de plus en plus riches. Les différences de revenus deviennent fantastiques. Les joueurs de foot qui intéressent des millions de spectateurs, les fabricants de logiciels ou les vendeurs d’une boisson gazeuse le savent bien : ils font des fortunes colossales, car ils savent apporter aux milliards d’habitants du monde ce qu’ils souhaitent avoir.

Et nous en profitons tous, comme producteurs et comme consommateurs. Car l’entreprise qui fait des bénéfices embauche au lieu de licencier, donne de bons salaires sans mégoter, tout en vendant ses produits de moins en moins chers.

Mais de telles inégalités, issues du libre comportement économique, sont jugées par une majorité de Français comme totalement intolérables. Elles sont ressenties comme des « injustices sociales ». Le patron utiliserait son pouvoir pour « exploiter » ses salariés. C’est-à-dire les payer moins cher qu’il ne le « devrait » et s’offrir ainsi à lui-même des gros revenus. Le salarié ne doit donc pas se laisser faire. Le mythe de la « lutte des classes » est né.

L’actionnaire, qui touche de gros dividendes, du fait que l’entreprise dont il est le propriétaire fait de bons bénéfices, « volerait » au salarié ce qui lui revient. On oublie que l’actionnaire a économisé une partie de son argent. Cet argent a été mis à la disposition d’une entreprise pour acheter un outil de travail efficace. Par exemple, pour transporter de la terre, on a remplacé la panière en osier portée sur la tête par un gros camion aux roues énormes. Le revenu mensuel du chauffeur de camion est finalement bien supérieur à celui de la femme qui porte sa panière.

Tel nous apparaît le libéralisme : une collaboration étroite et toujours négociée dans l’entreprise entre le patron, les actionnaires et les salariés. Négociations imposées par la concurrence devenue planétaire. Cependant, il est évident que, dans une société riche comme la nôtre, il serait scandaleux de laisser sans soins un malade, sans toit un vieux ou sans école un enfant…

Je ne pense pas que le « libéralisme » de Bertrand Delanoé soit le même que le mien. Et je n’analyse pas les raisons qui le poussent à se présenter comme un libéral. Mais merci à Bertrand Delanoë ! Nous passons de « l’ultralibéralisme » au « libéralisme ». C’est merveilleux !
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