Que pensé-je de la religion, me demande-t-on?
D'abord, mettons-nous d'accord ce dont nous parlons. Une religion est un ensemble de croyances et pratiques injustifiées et injustifiables, accepté d'autorité et par mimétisme; ce qui caractérise la religion, c'est la revendication de la foi, i.e. de l'acceptation de la croyance en l'absence de justification. Une religion n'a de stabilité que parce que cette foi s'impose aux dissidents sous peine d'exclusion du groupe, de vexations, voire de mort violente (i.e. il y a quelques siècles dans la chrétienté encore, dans l'islam toujours, et dans le socialisme, partout où il règne en maître).
Notons que le mot "dieu" n'a rien de sacré et n'est pas nécessaire pour faire une religion. On notera d'abord qu'il n'existe qu'en français, que ne parlent qu'une toute petite minorité de croyants; et même en français, on peut faire une religion sans le mot "dieu": les fondateurs du socialisme moderne, par exemple, de Rousseau à Pierre Leroux en passant par Auguste Comte ou Charles Fourier, en revendiquaient bien le caractère religieux ou para-religieux, d'ailleurs. Religion athée, donc.
Les religions sont des mèmes auto-propagateurs (Dawkins), qui infectent les esprits susceptibles de l'être. Ils occupent un "potentiel psychologique à l'exploitation" (pour reprendre le concept de Raymond Ruyer), inhérent à la faiblesse des esprits humains. Ce qu'elles font des esprits infectés dépend des religions. Toutes les religions ne sont pas équivalentes: certaines sont plus bénignes que d'autres, et la concurrence entre religions favorise les unes, cependant que le monopole favorise les autres.
Des religions en concurrence peuvent coévoluer avec leur population hôte vers une co-adaptation mutuellement bénéfique, où les religions qui véhiculent avec elles des tabous, habitudes et disciplines relativement bénéfiques ont plus de succès que celles qui mènent plus directement leurs hôtes à l'échec. Mais même avec de tels compagnons mémétiques, une religion est un infection parasite: l'appel à la foi est une neutralisation du système immunitaire mental, le filtre à connerie par lequel un esprit sain rejette les idées injustifiées. Cette neutralisation fait qu'une religion ouvre nécessairement la porte à des superstitions néfastes qui pourront se transmettre avec elle. Il n'y a pas de symbiose possible.
Comme de nombreux agents infectieux, la même religion peut prendre plusieurs formes, l'une plus virulente que l'autre, selon le degré d'hygiène de la victime. Ainsi, le même parasite sera ver solitaire, un inconvénient mineur asymptomatique chez qui mange de la viande infectée, mais cysticercose, une maladie mortelle atteignant le cerveau chez qui ingère des selles infectées. D'où l'importance d'une bonne ségrégation des entrées et des sorties du système digestif. La religion, parasite du système cognitif, agit de même: chez qui se contente d'ingérer comme tout le monde de la nourriture infectée, elle n'est qu'un inconvénient mineur, qui peut être asymptomatique, n'ayant pas d'effet sur le comportement, sauf l'émission d'idées infectées en sortie du système cognitif; mais chez qui prend pour argent comptant les idées infectées que la religion produit chez les autres ou chez lui-même, le résultat peut être une maladie mortelle atteignant le cerveau, et causant un comportement violent de fanatique.
Toute religion, une fois au pouvoir, est ipso facto criminelle — mais cela tient juste à ce que le crime soit l'essence du Pouvoir, plus qu'à la religion elle-même qui peut fort bien ne nuire qu'à ceux qui l'acceptent volontairement. Cependant, certaines religions mettent la conquête du pouvoir dans leur dogme (le judaïsme originel, l'islam, la religion aztèque, le socialisme, etc.), alors que d'autres au contraire acceptent un pouvoir étranger dans leur dogme (le judaïsme d'après la conquête babylonienne, le christianisme, l'hindouïsme, le bouddhisme) et sont donc plus directement compatible avec une société tolérante paisible. Bien sûr, otez le pouvoir aux unes, ou donnez le pouvoir aux autres, et vous les verrez évoluer s'adapter sans ou avec. Mais il y a beaucoup d'inertie, et il faut de nombreux siècles et une nouvelle génération de prophètes et de textes sacrés pour circonvenir le message originel de la religion. Il n'est donc pas du tout innocent qu'une religion soit écrite par des vainqueurs et prône la violence, plutôt qu'écrite par des vaincus et prônant la liberté de conscience.
En conclusion, les religions sont des maladies mentales. Leurs effets varient, mais elles sont toujours néfastes et potentiellement dangereuses.
Malheureusement, on ne connaît ni vaccin, ni remède fiable, même si le progrès de l'hygiène et des conditions de vie a permis l'élimination des variétés grossières du passé, qui ont été remplacées par des versions plus élaborées; et nous ne sommes pas en train de gagner cette course aux armements mémétiques.
par François-René Đặng-Vũ Bân Rideau
L'ILLUSION DU LIBÉRALISME RELIGIEUX
1. QU'EST-CE QUE LE LIBERALISME
Une théorie faisant de la liberté un absolu
- Libéralisme dans l'ordre de la pensée
Chacun est libre de penser ce qu'il veut --- subjectivisme, nominalisme
La notion de doctrine disparaît --- à chacun sa vérité
- Libéralisme dans l'ordre économique
Théorie établissant une cloison étanche entre la morale et l'économie
L'économie doit être libre, sans règle, sans contraintes morales;
La loi du libre marché suffit à tout équilibrer --- capitalisme libéral
- Libéralisme dans l'ordre politique
a.) Pas de règle morale s'imposant à l'Etat
Pas d'ordre moral transcendant que l'Etat aurait le devoir de respecter et de faire
respecter --- séparation de l'Eglise et de l'Etat
b.) L'autorité, puisqu'il en faut bien une, ne vient pas de Dieu mais du peuple, autrement
dit de l'homme considéré collectivement souveraineté populaire.
Résultats
• soit un Etat soumis à la volonté de puissance des plus forts
• soit l'anarchie résultant de la lutte entre féodalités ou groupes de pression
• et de toute façon : la société permissive
Nota : les points a.) et b.) se retrouvent dans la déclaration des droits de
l'homme de 1789.
Aussi, peut-on faire l'équivalence entre les principes de 89 et les idées
libérales (au sens du libéralisme politique).
2. LE LIBÉRALISME A PÉNÉTRÉ NOTRE SOCIÉTÉ
- En particulier sous l'influence
du Protestantisme : qui est "étranger à tout dogme fixé, à toute morale immuable et
surtout à toute règle définitive".
de la franc-maçonnerie : qui refuse qu'il puisse y avoir des vérités universelles.
D'où le tour d'esprit général qui règne aujourd'hui : à chacun sa vérité, sa morale; droit
à la différence (quelle que soit la différence); apologie du pluralisme considéré comme élément de civilisation.
3. QU'EST-CE QUE LE LIBÉRALISME RELIGIEUX (ou libéralisme
catholique?)
• Théorie qui résulte de la pénétration en milieu catholique du libéralisme politique,
autrement dit des principes de 89. C'est un mariage de l'Église et de la Révolution qu'on a pu symboliser par les images suivantes
- 93 faisant ses pâques
- un bonnet phrygien surmonté d'une croix.
• Le libéralisme catholique est marqué par une contradiction fondamentale, puisqu'il y a
opposition, sur le plan de l'ordre politique, entre l'Église et la Révolution
""Deux puissances vivent et sont en lutte dans le monde : la Révélation et la Révolution". Tout tient dans cette constatation liminaire ou bien
l'homme a reçu de Dieu ce que Bonald appelait "la Constitution essentielle de l'humanité", et c'est le Décalogue qui
doit servir de régie à la Société; ou bien l'homme n'a reçu aucune loi divine et il s'invente sa propre loi" (J. Ploncard d'Assac).
Le libéralisme catholique est en somme caractérisé par un effort de conciliation contre
nature... et qui ne peut aboutir qu'à semer le désordre dans les idées et dans la société.
A quoi cela conduit-il dans la pratique?
• Rappel de la position catholique
La doctrine catholique enseigne et l'expérience montre - que l'humanité, affaiblie par le
péché, penche naturellement vers l'erreur. Comme il faut garder les hommes de leur propre faiblesse, l'Etat a le droit - et le devoir - de protéger les citoyens contre l'erreur, donc de la combattre (en restant dans
son domaine de compétence)
"La main séculière doit faire passage à la vérité" (Louis Veuillot)
Conséquence : union (sans confusion) de l'Eglise et de l'Etat dans la défense de la
vérité.
• Position catholique libérale
Faisant de la liberté un absolu, le catholique libéral a horreur de la contrainte. Il
professe la nécessité de ne pas employer la force au profit de la vérité.
- 1ere conséquence : la liberté de l'erreur. Tout le monde doit être libre d'exprimer ses
opinions, ses convictions, ses doctrines religieuses et philosophiques : c'est le concept libéral de la liberté religieuse.
- 2eme conséquence : on laisse la vérité se défendre toute seule (elle est suffisamment
attrayante pour le faire, dira-t-on).
- 3eme conséquence : on confie à la seule liberté le soin de régler tous les litiges.
- 4eme conséquence : séparation de l'Eglise et de I'Etat "L'Église libre dans l'Etat
libre" (Montalembert).
Insistons sur ce point l'idée-clef du libéralisme catholique est qu'il ne faut pas
employer la force au profit de la vérité.
• Appréciation
Cette conception erronée s'explique par un souci de se conformer aux idées libérales de
notre société et par l'oubli de l'une des principales conséquences du péché originel ( l'homme penche naturellement vers
l'erreur).
Son résultat a été ainsi jugé par saint Augustin:
--------------------------------------------------------------------------------------
"Qui peut mieux donner la mort à l'âme que la liberté de l'erreur ?"
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4- MANIFESTATIONS DU LIBÉRALISME CATHOLIQUE
1805 - Chateaubriand : pour lui, ni la vérité ni l'Eglise n'auraient besoin de tutelles
temporelles.
1814 - La charte : introduisant le libéralisme dans les principes d'un Etat catholique
(l'Etat français).
1830 - Lammenais : pour lui, le salut résiderait dans un immense développement de la
liberté individuelle. Défend le libéralisme; condamné par Rome (encyclique "Mirari vos") "On tremble devant le libéralisme; catholicisez-le et la société renaîtra", avait-il affirmé (lettre
du 30 janv. 1829).
1863 - Montalembert "Nous acceptons, nous invoquons les principes et les libertés
proclamés en 89" (discours de Malines). Réponse de Rome : l'encyclique "Quanta cura" et le "Syllabus" (1864), dont voici la dernière proposition (condamnée) : "Le pontife romain peut et doit se réconcilier avec
le progrès, le libéralisme et la civilisation moderne".
1871 - Pie IX réitère sa condamnation du libéralisme catholique "Ce qui afflige votre pays
et l'empêche de mériter les bénédictions de Dieu, c'est ce mélange de principes... Ce que je crains, c'est cette malheureuse politique, ce libéralisme catholique qui est le véritable fléau... Ce jeu de bascule qui
détruirait la Religion. Il faut sans doute pratiquer la charité, faire ce qui est possible pour ramener ceux qui sont égarés; il n'est cependant pas besoin pour cela de partager leurs opinions...".
(Aux pèlerins de Nevers, juin 1871)
1871-1878 : Les députés catholiques libéraux de la Chambre préparent les voies à la 3ème
République maçonnique.
1866-1900 : Développement de l'américanisme aux Etats-Unis. "Lentement, à travers
souffrances et révolutions, l'humanité se rapproche du règne des droits de l'homme" (Mgr lreland, archevêque de Saint-Paul, Minnesota, 1894).
"Tout comme je crois que Dieu gouverne les hommes et les nations, je crois qu'une mission
divine a été assignée à la République des Etats-Unis. Cette mission est de préparer le monde, par l'exemple et par l'influence
morale, au règne universel de la liberté humaine et des droits de l'homme". (Mgr lreland,
1901).
Mises au points romaines par l'encyclique "Longinqua oceani" (1895) et la lettre au
cardinal Gibbons Testem benevolentiae (1899). L'américanisme est condamné comme une hérésie; mais la condamnation non suivie
de mesures disciplinaires n'a que peu d'effets.
1900-1910 : Développement en France du Sillon de Marc Sangnier, dont la théorie
démocratique était une déformation de l'Evangile dans l'idéologie révolutionnaire (Toujours le rapprochement entre Eglise et
Révolution). Mouvement condamné en 1910 par saint Pie X (Lettre sur le Sillon).
1906 Encyclique "Vehementer" de saint Pie X, rappelant le caractère inadmissible de la
séparation de l'Eglise et de l'Etat (thèse chère aux catholiques libéraux).
1908 Nouvelle offensive maçonnique en vue de la propagande libérale en milieu
catholique. "Cette propagande ne doit pas avoir pour but de substituer une croyance
à une autre. Ce que nous devons proposer, c'est la conviction que chacun doit faire soi-même ses opinions, il doit respecter cette
même liberté chez autrui. Ce serait là l'enseignement de la pure doctrine
maçonnique". (Pogramme maçonnique, 1908)
1930-1960 J. Maritain, philosophe passé de l'Action française au libéralisme politique et
qui bénéficia d'un prestige considérable. "La nation ne sera vraiment unie que lorsqu'un idéal assez puissant l'entraînera vers une grande œuvre commune où les deux traditions de la France de Jeanne d'Arc et de
la France des Droits de l'Homme seront réconciliés..." (Figaro, 7 décembre 1944).
Toujours l'utopie de marier l'Eglise et la Révolution!
1965 - Vatican Il Décret conciliaire sur la liberté religieuse. Selon la doctrine
conciliaire
- Toutes les religions doivent bénéficier de la liberté de culte et de propagande (l'ordre
public juste étant sauf);
- L'Etat ne doit pas intervenir en matière religieuse dès lors que l'ordre public juste
n'est Pas transgressé;
- L'Etat ne doit établir aucune discrimination pour motif religieux.
Est présente, dans cette doctrine conciliaire, l'idée-clef du libéralisme catholique il ne
faut pas que la force (ici celle de l'Etat) soit employée au profit de la vérité.
On ne peut que souscrire à l'opinion émise en 1969 par M. Prélot, sénateur du Doubs et
catholique libéral "Nous avons lutté pendant un siècle et demi pour faire prévaloir nos opinions à l'intérieur de l'Eglise et nous n'y avons pas réussi. Enfin est venu Vatican Il et nous
avons triomphé. Désormais les thèses et les principes du catholicisme libéral sont définitivement acceptés et officiellement par
la sainte Eglise".
1992 Catéchisme de l'Eglise catholique - Son article 2137 réaffirme en la résumant la
doctrine conciliaire sur la liberté religieuse "L'homme doit pouvoir professer librement la religion en privé et en public".
De cette ébauche d'histoire du catholicisme libéral de Chateaubriand à nos jours, retenons
deux idées
- la qualité humaine d'un assez grand nombre de chefs et adeptes du mouvement catholique
libéral. Des hommes comme Chateaubriand, Lamennais, Montalembert, Ozanam, Mgr Dupanloup, Denys Cochin, Jacques Maritain étaient de classe exceptionnelle et pour la plupart très certainement honnêtes. Or, rien
n'est dangereux comme l'erreur des honnêtes gens, surtout Si ceux-ci sont par ailleurs brillants!
- deuxième idée : la continuité avec laquelle les idées libérales (toujours les mêmes)
(l'idée-clef, rappelons-le, étant qu'il ne convient pas d'employer la force au service de la vérité... d'où est issue la liberté
de l'erreur), la continuité avec laquelle ces idées ont été proposées en milieu catholique, sur une période de près de deux siècles, au point de finir par être avalisées par le
Magistère lui-même.
5- LE CARACTERE ILLUSOIRE DU LIBÉRALISME CATHOLIQUE
Propagé par des esprits brillants, bénéficiant d'une continuité d'effort remarquable
depuis près de deux siècles, le libéralisme catholique n'a abouti qu'à un seul résultat : affaiblir les positions catholiques.
Il était d'ailleurs impossible qu'il aboutisse à autre chose qu'une destruction car il
constitue, à proprement parler une illusion, c'est-à-dire "une croyance erronée que forme l'esprit et qui l'abuse par sa
séduction" (Le Robert).
Une erreur qui séduit... voici quelques traits du Catholicisme libérai qui rendent compte
de ces deux caractéristiques.
• Une incohérence foncière Il est incohérent de vouloir concilier à toute force
- l'ordre social chrétien fondé sur le décalogue (commandements de Dieu)
- l'ordre social révolutionnaire basé sur cet anti-décalogue qu'est la déclaration des
droits de l'homme de 1789.
Rappelons les expressions déjà données et qui rendent bien compte de cette
incohérence
- 93 faisant ses pâques
- un bonnet phrygien surmonté d'une croix.
• Un faux esprit de conciliation
Le libéralisme catholique séduit les esprits favorables par tempérament à la conciliation;
et il les trompe car il les engage dans une conciliation impossible (il ne peut pas y avoir de conciliation dans le domaine de la doctrine).
• Un espoir vain de se faire bien voir des vrais libéraux au pouvoir et de les
influencer
Le catholicisme libéral séduit parce qu'il se présente comme une solution de facilité pour
approcher les hommes au pouvoir et éventuellement les influencer.
Espoir vain, car comme le remarquait Louis Veuillot en 1866 ("L 'illusion libérale", p.
73) "S'il est une chose évidente, c'est que les libéraux non chrétiens, tous révolutionnaires, ne veulent pas plus des catholiques libéraux que des autres catholiques. Ils le
disent formellement, sans cesse, sur tous les
tons (...). Plus de christianisme, qu'il n'en soit plus question! Voilà le cri de la
Révolution partout où elle domine. Et où ne domine-t-elle pas en Europe?
Aucun groupe, aucun notable révolutionnaire n'a encore été converti par les programmes,
les avances, les tendresses, et il faut le dire, hélas! les faiblesses des catholiques libéraux. Ils ont en vain renié leurs
frères, méprisé les bulles, expliqué ou dédaigné les encycliques : ces excès leur ont valu de chiches éloges, d'humiliants encouragements, point d'adhésion.
Jusqu'ici la chapelle libérale n'a point d'entrée, et semble n'être qu'une porte de sortie
de la grande Eglise".
Le diagnostic de Louis Veuillot vaut pour aujourd'hui "La chapelle libérale n'est qu'une
porte de sortie de la grande Église".
CONCLUSION
• Illusion... mais illusion tenace puisqu'elle renaît constamment depuis deux siècles tel
se présente le libéralisme catholique. De cette illusion sont issus les résultats qui viennent d'être évoqués, et principalement
la sécularisation complète de la société, autrement dit la destruction de ce qui
reste de l'ordre social chrétien.
• Les laïcs, étant les premiers à être pénalisés par une telle défaillance doctrinale et
par ses conséquences, devraient être les premiers à réagir, comme le pressentait déjà le cardinal Pie au siècle dernier
"Un jour viendra où la société, la famille, la propriété repousseront plus énergiquement
que nous-mêmes, certains axiomes de sécularisation exclusive et systématique qui leur auront été plus funestes qu'à l'Église".
• D'où la nécessité de connaître la doctrine qui sert de support à l'ordre social chrétien
et les erreurs qui s'y opposent (les deux vont ensemble car "l'amour de la vérité ne peut exister sans la haine de l'erreur").
A cette fin, il faut lire, étudier, travailler en petit groupe quelques livres
fondamentaux.
Nous en mentionnerons trois
- Pour qu'il règne, de Jean Ousset;
- La royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ d'après le cardinal Pie, du père
Théotime de Saint-Just;
- Ils L'ont découronné, de Mgr Lefebvre.
• D'abord connaître... puis transmettre; transmettre à nos enfants, aux jeunes
générations. On sait l'importance d'une "tradition orale" dans l'enseignement de la doctrine. Nous devons être des chaînons de la
tradition orale, transmettant la doctrine sociale catholique, montrer la beauté et la cohérence de cette doctrine, expliquer que, sans elle, tout redressement social et politique ne peut
être que fragmentaire et transitoire. "On veut la guérison sociale sans la profession de foi sociale, observait le cardinal
Pie. Or, à ce prix, Jésus-Christ, tout puissant qu'il est, ne peut pas opérer notre
délivrance; tout miséricordieux qu'il est, Il ne peut pas exercer sa miséricorde".
• Il faut aussi comprendre la faiblesse des arguments invoqués pour éliminer la doctrine
catholique en matière sociale et politique. Soit le principal d'entre eux : la doctrine en cause serait sans intérêt, inopportune, voire néfaste parce qu'inapplicable dans notre monde laïcisé; ce serait faire preuve
d'"absence de réalisme" que de la rappeler.
Un tel argument ne manifesterait-il pas un affaiblissement de la foi chez ceux qui
l'utilisent, puisqu'il conduit à ne plus confesser Jèsus-Christ dans l'une de ses principales prérogatives : sa royauté sur le monde?
Il manifeste, en tout cas, un pragmatisme de bas étage qui fait litière des droits
de la vérité et rend impossible tout redressement ultérieur. Car, comme l'explique Mgr Freppel dans une exhortation souvent citée
"Le plus grand malheur, pour un siècle ou un pays, c'est l'abandon ou l'amoindrissement de
la vérité. On peut se relever de tout le reste; on ne se relève jamais du sacrifice des principes (...). Rien n'est perdu tant que
les vraies doctrines restent debout dans leur intégrité. Avec elles, tout se refait
tôt ou tard, les hommes et les institutions, parce qu'on est toujours capable de revenir au bien lorsqu'on n'a pas quitté le vrai. Ce qui
enlèverait jusqu'à l'espoir même du salut serait la désertion des principes, en dehors desquels il ne se peut rien édifier de solide et durable"
Le vrai réalisme consiste, non pas à taire la vérité pour des motifs opportunistes -
surtout quand il s'agit d'un point essentiel de notre foi - mais à la professer contre vents et marées.
Arnaud de Lassus, du Québec
Une religion est un ensemble de croyances (dogmes, doctrines) d'ordre métaphysique, de pratiques (rites...) et d'attitudes morales, propres en général à une communauté humaine, qui peuvent reposer sur des textes ou une transmission orale. Les croyances touchent à la place de l'homme dans le monde, sa nature, son origine ou sa destinée, le comportement qu'il doit adopter dans sa vie.
D'autres définitions, beaucoup plus réductrices que la précédente, caractérisent la religion par :
- la croyance au "sacré" (dualisme entre un domaine humain et un domaine suprahumain) ;
- la croyance au "surnaturel" (dualisme entre la nature et un ordre supérieur à la nature : intervention divine, magie, esprits...) ;
- la croyance en l'existence d'une vie après la mort.
Position libérale
Les libéraux, quelles que soient leurs tendances et leur école, sont partisans de la tolérance religieuse et de la liberté de conscience. Ils font leur le mot de Condorcet, pour qui "la religion ne doit pas plus être l'objet des lois que la manière de s'habiller ou de se nourrir".
Une religion peut être examinée pour juger de sa plus ou moins grande conformité avec les principes du libéralisme, notamment sur les points suivants :
- tolérance de la libre pensée et du libre examen (cas extrême : fanatisme religieux, suppression de la liberté d'expression) ;
- lien plus ou moins étroit entre la religion et la politique (cas extrême : théocratie ou hiérocratie) ;
- statut des femmes ou des minorités (cas extrême : oppression, statut inférieur) ;
- conséquences de l'apostasie (cas extrême : mise à mort des apostats[1]).
- 3 Les religions ont-elles eu une influence sur le libéralisme ?
- 4 Religion et économie
- 5 Religion et socialisme
- 6 Notes et références
- 7 Bibliographie
- 8 Voir aussi
- 9 Liens externes
- 10 Citations
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