Comment retrouvez de la croissance ?


Le cinquième payerait 1 $
Le sixième payerait 3 $
Le septième payerait 7 $
Le huitième payerait 12 $
Le neuvième payerait 18 $
Le dernier (le plus riche ?!) devrait payer 59 $.

Le 6° paya 2 $ au lieu de 3 (33% de réduction)
Le 7° paya 5 $ au lieu de 7 (28% de réduction)
Le 8° paya 9 $ au lieu de 12 (25% de réduction)
Le 9° paya 14 $ au lieu de 18 (22% de réduction)
Le 10° paya 49 $ au lieu de 59 $ (16% de réduction)

Professeur d’économie

La reprise est possible à quatre conditions. Les deux premières nous sont extérieures, les deux autres concernent la France :
Nous avons besoin de la remontée du dollar pour oxygéner la croissance
européenne ;
Nous devons éviter une dépression déflationniste en Allemagne ;
Nous devons baisser les impôts ;
Nous devons retrouver les maîtrises de nos dépenses publiques et accélérer les
réformes.
· L'euro est trop fort au regard des fondamentaux de l'économie européenne. Il s'est apprécié par rapport au dollar, mais aussi par rapport à toutes les monnaies des grands pays exportateurs (dont la Chine) qui sont de fait rattachées au dollar. Nos exportations souffrent. Si l'Espagne peut aisément s'accommoder d'un euro qui se rapproche de sa parité d'origine, un pays comme l'Allemagne qui est entré dans l'euro avec un Deutsch Mark surévalué de 10 à 20% continuerait de souffrir. La désindustrialisation menace.
La baisse de l'euro est nécessaire et elle se fera. Le problème, c'est qu'elle ne se décide pas, car les taux de change sont le résultat d'une interaction extrêmement complexe entre les soldes commerciaux, les investissements des entreprises, les flux financiers et les entrées et les sorties de capitaux à court terme.
· En Allemagne, il faut espérer que le programme de réforme engagé portera ses fruits et que surtout l'Allemagne ne connaîtra pas de séisme industriel ou financier propre à ébranler le secteur bancaire.
· En France,. l'audace réformatrice se mesure désormais à l'audace fiscale. Il est d'ailleurs frappant de voir que l'Allemagne, pour sortir de ses difficultés, accélère les baisses d'impôts quand en France on imagine de les repousser. Il ne faut pas attendre le retour de la croissance pour baisser les impôts, il faut baisser les impôts pour retrouver la croissance. Il ne suffit pas d'ailleurs de baisser les impôts en additionnant pêle-mêle la baisse de la TVA sur la restauration, diverses exonérations fiscales, une nouvelle ristourne sur l'impôt sur le revenu et sur la baisse des charges sociales. Il faut engager une réforme d'ensemble de la fiscalité française : la réforme de l'impôt sur le revenu (intégrant la CSG comme impôt de base payé par tous les Français auquel s'ajoute un impôt proportionnel avec un taux maximum de 35%, avec une retenue à la source), la refonte d'ensemble de la fiscalité du patrimoine incluant les successions et l'ISF, la fiscalité de l'entreprise qui doit être compétitive. La baisse des impôts déplace les richesse, la réforme fiscale les multiplie.
· La réduction de la dépense publique est un impératif. Le gouvernement s'y engage, mais les coupes budgétaires ne suffisent pas. Seule la réforme de l'Etat (la remise en cause de son périmètre, de ses missions et de sa gestion, la réforme de l'éducation) la réforme des systèmes sociaux et du marché du travail - permettra d'obtenir une réduction efficace et durable de nos dépenses publiques.
Baisse des impôts et baisse de la dépense publique ne s'excluent pas ; elles doivent être menées de front. La baisse de la dépense publique permet d'amorcer la réforme fiscale. Celle-ci engendre une nouvelle croissance qui augmente les recettes fiscales. Au total : ce n'est pas tant la dépense publique qui est réduite, mais la part de cette dépense dans la richesse nationale.
Ce n'est pas en cherchant à accommoder nos déficits publics à Bruxelles que l'on retrouvera le cercle vertueux de la croissance et de l'emploi, mais c'est en s'attaquant aux déficits de réformes accumulés depuis tant d'années.