Ségolène ROYAL, changement de ton ou changement de position ?

"Si on ne veut pas entrer dans la caricature, je dois lui reconnaître sa capacité de mouvement. Certains la jugeront excessive. C'est son style. L'important, c'est d'avoir un style, et ce n'est pas négatif. Nous avons quelqu'un qui démontre, au moins dans la forme, sa volonté que ça marche. Mais paradoxalement, le principal risque, c'est celui de l'immobilisme", déclare l'ancienne candidate socialiste à l'élection présidentielle.
La présidente de la région Poitou-Charentes estime que "les réformes les plus douloureuses qui permettraient de remettre le pays sur le chemin de la croissance n'ont pas été faites".
"Au lieu d'évaluer la situation, on a droit à une nouvelle agitation", déplore-t-elle, ajoutant que "le paquet fiscal a avantagé la rente plutôt que les entreprises dynamiques".
Ségolène Royal revient aussi sur les suites de sa présidentielle malheureuse.

Elle dit ne plus vouloir "perdre la moindre seconde dans les affrontements stériles ou les violences verbales", rappelant que "le Parti socialiste reste à rénover" et que "des idées neuves doivent germer".
"Nous devons peser pour que les problèmes soient réglés, et pas seulement pour critiquer systématiquement", dit-elle.
Concernant les élections municipales de l'an prochain, Ségolène Royal pense que "la question se pose d'une vaste coalition de la gauche, des altermondialistes et du MoDem (Mouvement démocrate), sur des projets municipaux. Mais pas de façon désordonnée".
"Sur la responsabilité et la morale politiques, la dépense publique, il y a plein de questions sur lesquelles on peut se retrouver avec les centristes, mais en évitant que ce soient des alliances à la carte, qui risqueraient d'émietter le Parti socialiste, ce qui serait regrettable. Avec le MoDem, qui a refusé toute proposition, les choses peuvent évoluer", conclut-elle.