L' incontournable nécessité d'une Union Européenne politiquement forte.
L’accès à la puissance compétitive mondiale des géants asiatiques, Chine, Inde et pays limitrophes rend indispensable une Europe véritablement unie. L’enrichissement de ces pays est
une victoire de l’humanité, heureuse, qu’en aucun cas il ne faut entraver. Mais les Européens doivent s’organiser pour ne pas être les victimes de cette mutation économique. Il ne s’agit pas d’être
fort pour gagner de nouveaux conflits mais de prendre les mesures propres à éviter les excès d’une guerre économique.
L’enjeu majeur est le partage des emplois dans la division internationale du travail à un moment où s’effondre l’équilibre des échanges commerciaux basés sur les spécialisations d’un passé révolu : les matières premières et les produits manufacturés anciens aux pays en voie de développement, les technologies avancées à l’Occident. Ce dernier perd la supériorité dont il a longtemps bénéficié en techniques de pointe. La formation des personnels asiatiques qualifiés est considérable en nombre et en qualité ; elle annonce des réussites dans tous les domaines.
Contrairement à une opinion répandue, le facteur de supériorité intrinsèque des asiatiques n’est pas situé dans les avantages que leur procurent les écarts salariaux. Ce handicap va se combler dans l’avenir sous l’effet des enrichissements des nouveaux acteurs. Les équilibres définitifs vont être arbitrés par les effets d’échelle qui joueront contre les économies européennes dispersées. A titre d’exemple vers 2020, avec 80 millions de consommateurs, le marché intérieur allemand sera un nain devant les marchés contrôlés par la Chine ou par l’Inde.
Or, plus l’industrie se perfectionne par la performance des produits et par la robotisation, plus s’accroissent les frais de structure initiaux de lancement (recherche, développement, prototype d’identification et de démonstration, outillage de production et de contrôle de la qualité, etc..) au regard des frais proportionnels de fabrication (matières premières, composants, main-d’œuvre de production).
A titre d’exemple, en pharmacie, le coût de revient direct d’un médicament sur chaîne automatisée est une fraction presque négligeable du coût des recherches engagées pour l’invention de nouvelles molécules et l’étude de leur conditions d’emploi (efficacité, contre-indications, incompatibilités, nuisances secondaires…).
En nucléaire, il sera possible avec les surgénérateurs de réduire d’un facteur 50 à 100 la consommation de carburant et donc leur coût à condition d’avoir au préalable engagé des frais énormes d’expérimentation et de garanties de sûreté du prototype reproduit ensuite à l’échelle des besoins. Dans les industries robotisées l’amortissement des logiciels et des dispositifs électromécaniques des outillages est une part importante du prix de revient unitaire.
Si bien que, dès aujourd’hui et plus encore demain, le prix proposé aux clients sera conditionné par les quantités vendues. Plus le marché sera étendu, plus grand sera, sans aucun dumping, l’abaissement des prix. Cette donnée explique l’acharnement mis par les entreprises à accroître leurs parts de marché. Les volumes de production, dans une économie mondialisée sont évidemment accrus par les exportations mais il faut être conscient que le marché domestique constitue la plate-forme initiale de lancement des produits. S’il est trop étroit ou trop peu réactif il est stérile : l’intérêt des clients étrangers n’est pas stimulé.
À l’ère des géants, la seule réponse européenne est la cohésion des 27 (ou 30) Etats membres. Non pas seulement pour former une zone de libre-échange mais pour développer une politique de stimulation des innovations technologiques et managériales et pour peser, par son poids économique et politique, dans les négociations qui seront nécessaires pour apaiser les tensions que ne manqueront pas d’engendrer les différentes formes de dumping (social, écologique, monétaire, fiscal), les tentations de contrôle politique des sources de produits non renouvelables (énergies fossiles, minerais métalliques, eau ), le recours au contrefaçons et les captures des entreprises par des opérations boursières. La mondialisation est inévitable. A bien des titres elle est un progrès mais elle ne peut pas s’installer dans l’absence de nouvelles dispositions régulatrices qui restent à imaginer, expérimenter, généraliser. Aucune des nations européennes isolément n’a une dimension suffisante pour influencer la négociation des règles du commerce international, dont le bon fonctionnement est vital pour une humanité pacifiée.
Avec un demi- milliard d’habitants, l’Union européenne serait certaine d’être un acteur majeur de cette négociation à la condition de s’affirmer comme le pionnier d’une forme de développement durable et d’étendre son alliance économique à son voisinage méditerranéen et africain par des opérations de co-développement. Ces deux ambitions, du domaine de l’éthique, sont nécessaires pour légitimer universellement la formation de l’Union et pour promouvoir en interne la force identitaire d’une communauté de destin qui doit lier affectivement les citoyens de tous les Etats membres.
Réveiller L'Europe !

L’enjeu majeur est le partage des emplois dans la division internationale du travail à un moment où s’effondre l’équilibre des échanges commerciaux basés sur les spécialisations d’un passé révolu : les matières premières et les produits manufacturés anciens aux pays en voie de développement, les technologies avancées à l’Occident. Ce dernier perd la supériorité dont il a longtemps bénéficié en techniques de pointe. La formation des personnels asiatiques qualifiés est considérable en nombre et en qualité ; elle annonce des réussites dans tous les domaines.
Contrairement à une opinion répandue, le facteur de supériorité intrinsèque des asiatiques n’est pas situé dans les avantages que leur procurent les écarts salariaux. Ce handicap va se combler dans l’avenir sous l’effet des enrichissements des nouveaux acteurs. Les équilibres définitifs vont être arbitrés par les effets d’échelle qui joueront contre les économies européennes dispersées. A titre d’exemple vers 2020, avec 80 millions de consommateurs, le marché intérieur allemand sera un nain devant les marchés contrôlés par la Chine ou par l’Inde.
Or, plus l’industrie se perfectionne par la performance des produits et par la robotisation, plus s’accroissent les frais de structure initiaux de lancement (recherche, développement, prototype d’identification et de démonstration, outillage de production et de contrôle de la qualité, etc..) au regard des frais proportionnels de fabrication (matières premières, composants, main-d’œuvre de production).
A titre d’exemple, en pharmacie, le coût de revient direct d’un médicament sur chaîne automatisée est une fraction presque négligeable du coût des recherches engagées pour l’invention de nouvelles molécules et l’étude de leur conditions d’emploi (efficacité, contre-indications, incompatibilités, nuisances secondaires…).
En nucléaire, il sera possible avec les surgénérateurs de réduire d’un facteur 50 à 100 la consommation de carburant et donc leur coût à condition d’avoir au préalable engagé des frais énormes d’expérimentation et de garanties de sûreté du prototype reproduit ensuite à l’échelle des besoins. Dans les industries robotisées l’amortissement des logiciels et des dispositifs électromécaniques des outillages est une part importante du prix de revient unitaire.
Si bien que, dès aujourd’hui et plus encore demain, le prix proposé aux clients sera conditionné par les quantités vendues. Plus le marché sera étendu, plus grand sera, sans aucun dumping, l’abaissement des prix. Cette donnée explique l’acharnement mis par les entreprises à accroître leurs parts de marché. Les volumes de production, dans une économie mondialisée sont évidemment accrus par les exportations mais il faut être conscient que le marché domestique constitue la plate-forme initiale de lancement des produits. S’il est trop étroit ou trop peu réactif il est stérile : l’intérêt des clients étrangers n’est pas stimulé.
À l’ère des géants, la seule réponse européenne est la cohésion des 27 (ou 30) Etats membres. Non pas seulement pour former une zone de libre-échange mais pour développer une politique de stimulation des innovations technologiques et managériales et pour peser, par son poids économique et politique, dans les négociations qui seront nécessaires pour apaiser les tensions que ne manqueront pas d’engendrer les différentes formes de dumping (social, écologique, monétaire, fiscal), les tentations de contrôle politique des sources de produits non renouvelables (énergies fossiles, minerais métalliques, eau ), le recours au contrefaçons et les captures des entreprises par des opérations boursières. La mondialisation est inévitable. A bien des titres elle est un progrès mais elle ne peut pas s’installer dans l’absence de nouvelles dispositions régulatrices qui restent à imaginer, expérimenter, généraliser. Aucune des nations européennes isolément n’a une dimension suffisante pour influencer la négociation des règles du commerce international, dont le bon fonctionnement est vital pour une humanité pacifiée.
Avec un demi- milliard d’habitants, l’Union européenne serait certaine d’être un acteur majeur de cette négociation à la condition de s’affirmer comme le pionnier d’une forme de développement durable et d’étendre son alliance économique à son voisinage méditerranéen et africain par des opérations de co-développement. Ces deux ambitions, du domaine de l’éthique, sont nécessaires pour légitimer universellement la formation de l’Union et pour promouvoir en interne la force identitaire d’une communauté de destin qui doit lier affectivement les citoyens de tous les Etats membres.
Réveiller L'Europe !