L'Etat fait tourner la planche à diplôme!

Bien que les résultats de nos élèves de terminale cette année au baccalauréat ne soient pas encore définitifs, ils devraient être encore meilleurs qu'en 2006, où le taux de réussite avait été de
82,1%. Cette année, environ 9 % des bacheliers ont obtenu la mention « très bien», 21 % la mention « bien » et 32,8 % la mention « assez bien ». Les deux-tiers des bacheliers auront donc obtenu
une mention.
A Dunkerque, un bachelier a même réussi son Bac avec une moyenne générale de 20,23 sur 20 !
L'Education nationale continue donc à s'approcher du taux de réussite au Bac de 80 % d'une classe d'âge qu'elle s'était audacieusement fixée en 1984, quand Jean-Pierre Chevènement
était ministre de l'Education. Aujourd'hui, si les candidats recalés repassent une deuxième fois, ils ont 96% de chances de réussir.
« On ne peut pas dire que ce soit un examen qui soit bradé », a pourtant déclaré benoîtement notre ministre de l'Education Xavier Darcos le 2 juillet sur RMC. « On reste dans des
chiffres tout à fait classiques », a-t-il insisté.
Comment, dans ces conditions, faire une distinction entre les bons élèves et les élèves moyens ? Il y a quinze ans, Sciences-Po admettait sans concours les élèves
qui avaient obtenu une mention Très Bien au baccalauréat. Trente Sciences-Po ne suffiraient pas à accueillir tous les titulaires de la mention Très bien, aujourd'hui.

L'Etat fait tourner la planche à diplôme. C'est plus simple que d'améliorer le niveau de l'enseignement et ça ne coûte rien. Le ministre de l'Education peut pavoiser.
Ce n'est pas lui qui vivra les heures amères que connaîtront bientôt des dizaines de milliers de bacheliers quand ils s'apercevront qu'on ne leur a donné qu'un bout de papier sans
valeur.
Par SOS éducation