Une odeur de guerre froide
Le président russe a utilisé jeudi une rhétorique digne de l'époque soviétique. De passage en Grèce, quelques jours avant le sommet du G8 en Allemagne qui se déroulera du 6 au 8 juin, il a dénoncé l'« impérialisme » américain.
« Le monde a changé et il y a eu des tentatives de le rendre unipolaire. Certains acteurs des affaires internationales ont voulu dicter leur volonté à tout le monde », a-t-il affirmé.
Vladimir Poutine a critiqué le projet de bouclier antimissile américain en Europe, qu'il voit comme une action
« unilatérale » inadmissible. Il a par ailleurs voulu rassurer la communauté internationale sur le fait que les actions militaires dans son pays étaient défensives et non
agressives.
Le président russe répondait ainsi aux critiques qui lui reprochaient le tir d'un nouveau missile intercontinental à têtes multiples, mardi.
Nous ne sommes pas les initiateurs d'une nouvelle spirale de la course aux armements. — Vladimir Poutine
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Le président a souligné que les relations entre la Russie et ses partenaires lui paraissaient inéquitables. Après avoir rappelé que son gouvernement avait réduit la taille de son armée de 300 000 soldats et avait déménagé toutes ses armes nucléaires, M. Poutine a dénoncé avec force le fait que les États-Unis veuillent de leur côté installer dix missiles intercepteurs en Pologne et un radar d'une grande puissance en République tchèque.
Un essai controversé
Selon le vice-premier ministre russe Sergueï Ivanov,

les essais concluants de mardi montraient que le missile intercontinental RS-24 pouvait « briser n'importe quel bouclier ».
Le ministère de la Défense a de son côté refusé de dévoiler les détails techniques de son nouveau missile, mais il a confirmé que le RS-24 remplacerait les Topol-M, qui mesurent 22,7 mètres, ont un diamètre de 1,95 m. et pèsent 47,2 tonnes.
Avec ses 10 ogives, le RS-24 est presque impossible à intercepter et détruire complètement. Il a une portée de plus de 6000 kilomètres.