Un risque de tension pour l'Europe

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Le président français Nicolas Sarkozy et le président du parlement européen Hans-Gert Pöttering, le 21 mai 2007 à l'Elysée
AFP JOURNAL INTERNET - lun 21 mai, 13h13Nicolas Sarkozy a réitéré lundi sa volonté "d'aller vite" pour obtenir un accord des 27 sur un projet de traité constitutionnel simplifié, en recevant le président du parlement européen PE Hans-Gert Pöttering.
Nicolas Sarkozy sera-t-il « libéral en économie ou un populiste interventionniste ? »
Le « Financial Times » s'interroge sur la « véritable identité » du président élu mais redoute qu'elle soit probablement un mélange des deux alternatives. Ce qui, selon le « FT »,
risque de signifier « une France contre l'Europe ». Dans une analyse intitulée « Pourquoi le triomphe de Sarkozy est annonciateur de tensions en Europe », le quotidien de la
City revient sur cette idée, traditionnelle chez de nombreux commentateurs outre-Manche, que les Français sont d'accord sur une chose : « L'économie de marché et le libre-échange sont le
résultat de la perfidie diabolique anglo-saxonne. » A « un dirigeant politique moderne de la droite » comme Nicolas Sarkozy, le « FT » colle deux étiquettes expliquant l'hostilité
de la France à ce modèle : « Le nationalisme et la domination de l'Etat ». Le quotidien voit ainsi se poindre chez le président élu un certain « mercantilisme à la Colbert »,
ajouté à sa volonté d'obtenir le pouvoir « dans un pays où se mêlent étroitement traditions populiste et bonapartiste ».
Pour le journal, la France a besoin de réformes, mais en suivant ce chemin M. Sarkozy risque de se heurter à des oppositions - en premier lieu de « ceux qui ont un emploi à
vie et ceux qui voudraient en obtenir ».
Ce combat difficile, qui en a fait céder plus d'un, n'est pas du seul intérêt de la France mais aussi de l'Europe. Car, poursuit le quotidien, un gouvernement sous pression à l'intérieur sera à
la recherche d'un ennemi extérieur pour réunifier tout les Français : la BCE, le capitalisme anglo-saxon, l'Asie à bas coûts et les candidats à l'immigration clandestine. « Pendant sa campagne, affirme
le « FT », M. Sarkozy les a passés en revue ». Le risque, une nouvelle fois, est de remettre en avant « l'exception française » incompatible avec « les principes d'une
participation égalitaire de tous les membres à l'Union européenne ». Et le journal estime qu'il est incertain que la France se réconcilie avec une Europe fondée sur les principes
d'économie de marché et que les relations entre la France et le reste de l'Europe risquent d'être « chaotiques, voire plus tendues encore dans les années à venir ».