La réorganisation totale de la police nationale, avec la création de "cinq grandes directions" coiffées d'un "secrétariat général" devrait être le premier dossier de la
nouvelle ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie.
La lutte contre les violences aux personnes et celle contre les multirécidivistes complèteront les priorités de la nouvelle occupante de la Place Beauvau qui préparera également une nouvelle
loi d'orientation et de programmation (Lopsi). L'actuelle direction générale de la police nationale (DGPN) devrait ainsi être supprimée, au profit d'un "secrétariat général" confié à Michel Gaudin,
l'actuel DGPN, auquel il reviendra de "coiffer" les cinq nouvelles directions: "renseignement", "investigation", "sécurité ou ordre publique", "formation" et "international", ont précisé plusieurs
hauts
fonctionnaires, dont certains réputés proches de l'entourage de
Nicolas
Sarkozy L'intégration, de plus en plus souvent évoquée, de plusieurs milliers de douaniers officiers de police judiciaire dans l'ensemble des nouvelles structures, sous l'autorité du ministre
de l'Intérieur, augmenterait l'effectif global dont il dispose pour assurer la sécurité intérieure.. La direction du renseignement devrait permettre d'accélérer le "rapprochement" entre la DST et
les Renseignements généraux, voire d'en amener, à terme, la fusion. La direction "investigation" succèderait à l'actuelle direction centrale de la police judiciaire et celle dite de "sécurité (ou
ordre) publique" intégrerait les forces mobiles (compagnies républicaines de sécurité et escadrons de gendarmerie mobile), en permettant une gestion d'emploi optimisée. Ces deux directions
renforceraient le rapprochement police-gendarmerie, avec une "globalisation" des budgets et une "mutualisation" des moyens, sans toutefois que les gendarmes perdent leur statut militaire auquel ils
tiennent. Elles auraient également pour conséquence, via le nouveau secrétariat général, de renforcer l'autorité de l'Intérieur sur la préfecture de police (PP) qui, bénéficiant d'un statut à part,
a la réputation d'être "un Etat dans l'Etat". Quant à la direction de l'"international", elle permettrait de faire face aux exigences d'une activité en recrudescence des coopérations multilatérales
entre Etats, au sein des organisations internationales comme Interpol, Europol, ou des instances de concertation telles que le G6. La future Lopsi ne devrait pas impliquer de créations de postes,
mais elle portera sur les moyens matériels (armement, protection, véhicules, informatique) ainsi que sur l'immobilier.