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Troisième tour social et ethnique pour Sarkozy

par Alain Genestine 16 Mai 2007, 23:24 Social


Le président Sarkozy devra libéraliser le Code du travail, alléger les charges sociales, maîtriser les dépenses de santé, réformer les retraites, instaurer le service minimum dans les transports publics. Inévitable, le conflit avec les grands syndicats du secteur public (CGT, FO, SUD, FSU) sera le « troisième tour social ». Comme en 1986 (avec la loi Devaquet sur les universités), 1994 (avec la loi Giraud instaurant le Contrat d’insertion professionnelle), 1995/96 (avec les réformes du gouvernement Juppé), 2005 (avec le projet Villepin du CPE).
Nicolas Sarkozy accueilli par Jacques Chirac le 16 mai 2007
Sarkozy aura aussi maille à partir avec la communauté musulmane. Un sondage CSA CISCO La Croix sur le vote religieux a montré une plus forte mobilisation de l’électorat musulman à cette présidentielle – il a constitué 3 % des votants, contre 2 % en 2002 – et une accentuation de son orientation à gauche. 64 % des électeurs musulmans ont voté pour Royal, contre 39 % pour Jospin il y a cinq ans, 14 % pour Besancenot, Bové et Laguiller, 1 % pour Voynet. Ainsi, 79 % des électeurs musulmans ont donné leur voix à la gauche, contre 76 % en 2002. Bayrou a recueilli 19 % de leurs suffrages, contre 1 % en 2002. À droite, le vote musulman n’existe presque pas : malgré ses clins d’œil aux banlieues, Le Pen n’a séduit que 1 % des électeurs musulmans, au lieu de 5 % en 2002, 6 % en additionnant le score de Mégret. Sarkozy n’a fait, lui aussi, que 1 %, contre 11 % pour Chirac, 12 % pour Madelin, 13 % pour Boutin en 2002. Pour le vote musulman, le total UMP-FN est passé de 19 % en 2002 – c’était déjà très faible – à 2 % en 2007. Le soutien moral apporté par des fractions croissantes de la communauté musulmane à ses éléments violents est inquiétant. Cela annonce de nouvelles émeutes de banlieue, constitutives d’un « troisième tour ethnique ».

Monopolisant les médias, le politiquement correct occulte les thèses économiques libérales, impose le silence aux économistes de l’offre et aux libertariens. Il étouffe la pensée identitaire, nationale conservatrice ou traditionaliste au profit des post-soixante-huitards. Il ne faut pas se voiler la face : Sarkozy ne pourra mener à bien ses réformes sans une meilleure médiatisation du discours national-libertaire, donc sans un rééquilibrage idéologique des médias. Il devra faire ce que ne firent pas ses prédécesseurs dits de droite : exercer une vigoureuse pression dans ce sens sur leurs propriétaires. En tant que chef de l’État, il en a les moyens…

Jean Rouxel
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